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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Jean Esch
Paris : Le Seuil, janvier 2013
368 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-107380-5
Coll. "Policiers"
Apprendre à se méfier de son ombre
Il est parfois possible d'être un voleur attifé d'un escroc, mais de conserver une morale. C'est sans doute ce que pense Declan qui s'est lancé dans son opération Robin des bois à lui. Son but est simple : après une surveillance accrue, voler des fortunes qui appartiennent à des gens les ayant obtenues frauduleusement et ne pouvant porter plainte. C'est pour cela qu'il a recruté une équipe de choc. Mais Declan est mort à l'occasion de sa dernière opération - un flop total. Carr, son bras droit, ancien de la CIA, décide de faire un dernier coup qui doit apporter richesse et retraite anticipée. Mais à force de voler des voleurs, on se pose également des questions et la méfiance se généralise. Carr entame son chant du cygne en se méfiant des autres membres de son équipe et en cherchant qui a pu provoquer la mort de son patron...
Le titre est explicite : roman du soupçon, À qui se fier est avant tout une suite de descriptions des pièges qui se montent, évoluent, des chausse-trappes cachés dans les piège, des rebondissements qui entretiennent la paranoïa. Carr écoute chaque mot au cas où la sémantique trahirait un de ses interlocuteurs. En écho stylistique, le personnage central doit gérer son père sombrant dans la démence et va découvrir que ses certitudes familiales ne sont également que des idées vides de sens. Même si les lecteurs habitués aux thrillers fondés sur l'escroquerie et la duplicité se doutent un peu des révélations finales, le roman Peter Spiegelman - nom qui signale aussi le joueur -, se présente un peu comme une variante des "Mission : impossible" télévisuelles. Sens du suspense allié à ses ouvertures que l'on croit des échappées mais qui ne servent qu'à recentrer l'intrigue en font un très bon roman du genre où l'intrigue et le style se recoupent pour construire un piège littéraire, un mécanisme de lecture qui agrippe le lecteur et ne lui laisse que le choix de tourner les pages pour en savoir plus. Et ce roman s'approprie le terme même de thriller en étant une forme de piège où le lecteur est conduit là où Peter Spiegelman veut l'emmener, comme dans une escroquerie bien menée.
Citation
- Je ne me reproche rien. Je veux juste savoir pourquoi ça a mal tourné.
- Pour un million de raisons. Organisation merdique, tuyaux merdiques, routes merdiques, manque de bol...