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La Revanche de Mike Larsson
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Aude Pasquier, Ophélie Alegre
Paris : Liana Levi, octobre 2012
346 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-86746-632-8
Coll. "Policier"
Looser gagnant
Il y a des gens qui partent mal dans la vie : c'est le cas de Mike Larsson, qui est un peu alcoolique, un peu bagarreur et très soupe au lait, de quoi faire jaser dans la petite ville où il réside. Parti à la grande ville, il découvre la délinquance, la prison. Enfin il décide de s'amender et de revenir... Mais rien n'est simple. C'est aussi le cas de Robin, son fils, qui a grandi un peu comme je te pousse, dans une famille d'accueil où il était battu. Lorsqu'il a des amis, ce sont des nazillons qui l'entrainent dans une virée où il est le seul sans cagoule et le seul photographié par un journaliste local qui rêve d'un scoop (c'est cette partie-là de l'intrigue qui fait déraper le roman). C'est aussi le cas de Roland, fils d'un industriel local mort jeune, un peu attardé, et qui n'a survécu que grâce à l'amitié de Mike ou d'Amela, une réfugiée bosniaque qui fait des ménages.
Cela pourrait être désespérant mais, grâce au style enlevé de Olle Lönnaeus, et à l'agencement de l'intrigue, des plages d'humour et de délicatesse se faufilent. Quelques personnages sympathiques (une vieille institutrice, une jeune lycéenne noire, un travailleur social) tirent vers le soleil ces quatre êtres blessés par la vie, tandis qu'un policier obtus ou un patron particulièrement tordu essaient de leur maintenir la tête sous l'eau. Mouvements alternants, ombre et lumière, rédemption et rechute dans les travers, tout le récit se construit sur ce fil du rasoir, obligeant le lecteur à entrer en empathie avec ces héros du quotidien, des gens qui n'aimeraient que vivre tranquillement, oublier les blessures, se construire un avenir simple (symbolisé, in fine, par une évocation poétique d'une partie de pêche) où l'amitié, la tendresse et la fidélité s'érigent en valeurs consolatrices. Par delà la revanche d'un personnage, c'est surtout la revanche des petites gens, à l'intérieur d'un roman qui passe subtilement d'un blues lourd et oppressant à une petite musique guillerette, provoquant le bien-être des héros et aussi du lecteur, ragaillardi par ce bonheur contagieux.
Citation
C'était clair : Mike Larsson n'aurait jamais sorti cette photo toute cornée de son portefeuille pour la montrer à la juge d'applications des peines si celle-ci n'avait pas eu d'aussi gros seins.