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Les Mannequins ne sont pas des filles modèles
Grand format
Inédit
Tout public
348 p. ; 21 x 13 cm
ISBN 978-2-7024-3845-9
Coll. "Grands formats"
Polar boulevard
Après une incursion vers une fantasy lorgnant du côté du western spaghetti avec Le Boucher, revoilà Olivier Gay, lauréat 2012 du prix de Beaune, qui a gaillardement secoué cette vénérable institution, avec Les Mannequins ne sont pas des filles modèles, son deuxième titre au Masque. Nous avons donc à faire à un auteur aussi prolifique que protéiforme. Mais qui s'en plaindra - à part une poignée d'intégristes de la pureté des genres ? Ceux qui ont fait le succès du premier opus se retrouveront en terrain connu. Ici, Moussah, du trio d'amis noctambules amateurs de paradis artificiels complété par Fitz et Deborah, se retrouve amoureux de Cerise, la belle métisse. Cerise qui entend bien devenir mannequin et a un concours en prévision, qui lui ouvrirait la porte des paillettes et du glamour. Le milieu des futures vitrines des grandes marques est fait pour Fitz le superficiel, même si, en y regardant de près, il est moins reluisant qu'il n'y paraît. Or, Cerise, qui avait de fortes chances de l'emporter, disparaît... Une autre concurrente aurait-elle fait enlever sa rivale ? Après tout, les grosses sommes en jeu justifieraient toutes les outrances... Voilà donc notre trio de bras cassés menant l'enquête avec toute la subtilité d'un hippopotame jouant les ballerines en tutu rose. Les lecteurs du premier livre le savent, on ne lit pas les aventures de Fitz en s'attendant à une intrigue complexe et tirée au cordeau : celle-ci est d'une simplicité enfantine, quelque part entre l'épisode de série TV et un théâtre de boulevard pour certaines scènes, avec amant dans le placard (ou presque) et portes qui claquent. Non, ce qui compte, c'est le personnage de Fitz lui-même, anti-héros ultime d'une époque cynique, frimeur minable et branleur flamboyant, cousin parisiano-parisianiste du Brice de Nice de Jean Dujardin (mais conscient de sa propre vacuité), son univers, ses considérations, et le mélange de roublardise et de passion, de naïveté et d'assurance qui font accepter les pires invraisemblances : ce petit quelque chose qui fait qu'on a envie de rire avec le texte et non du texte. Certes, une telle alchimie qui ne pourra se décliner à l'infini, mais tant que le plaisir de lecture est là...
Citation
Un mètre quatre-vingt, un visage d'ange, des côtes saillantes ? Si elle n'était pas mannequin, elle revenait d'un séjour sportif au Darfour.