Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
288 p. ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-919066-08-7
Coll. "Polars"
Tourbe de l'ordre
La tourbière est un monde particulier : terre marécageuse qui se décompose, elle donne naissance à une terre noire qui peut servir pour le chauffage. Dans les temps anciens, les Germains y déposaient leurs sacrifices humains, des cadavres que les archéologues ont remis au jour ces dernières années. Mais aujourd'hui, dans les tourbières du Massif Central, c'est le cadavre d'une vieille dame que l'on découvre. Le moins que l'on peut dire c'est que cela ne suscite pas énormément l'effroi car la victime était peu appréciée dans le village - elle menait le club de majorettes à la baguette et se battait pour les subventions face au club de basket local. Le calme du village va alors être troublé par l'arrivée inopinée du neveu qui veut profiter de cet héritage inattendu pour développer son activité de journaliste... Très vite, les habitants décident de lui pourrir la vie ce qui évidemment ne fait que renforcer sa détermination.
La vision qu'offre Jean-Claude Nogaro de la campagne profonde est rude. Il y a des villageois pour brûler la voiture de l'étranger en guise de bienvenue, et des clubs de majorettes et des rencontres sportives qui font l'essentiel de la vie sociale d'un village entre deux tournées au café. Pour le reste, c'est comme la tourbe : c'est spongieux, c'est un solide où l'on s'enlise, qui dégage beaucoup de fumée pour peu de chauffage. Les deux personnages centraux et sympathiques de l'histoire sont deux "étrangers" : ce journaliste venu de Strasbourg et qui découvre un monde inoccupé et un Maghrébin qui joue les hippies locaux, vivotant de petits travaux et qui fait face à une sombre histoire. En contrepartie, il y a une méchante vipère qui a bien mérité sa mort, une femme qui veut profiter de l'occasion pour fuir son mari, des Roumains liés à la Securitate, un tueur qui veut accomplir sa vengeance sans se soucier de réaliser des dommages collatéraux. Écrit de manière plane, sans un humour qui pourrait sauver une intrigue légère et poussive, La Morte des tourbières ne s'appuie pas sur une description fine et sensible d'une région ou d'un microcosme mais inscrit une vague trame policière dans une suite de scènes sans grandes aspérités.
Citation
Il tenta de cacher ses pieds sous la table : il portait une paire de mocassins en daim... Il n'aurait pas plus dépareillé dans cet endroit probablement habitué à accueillir les chasseurs et paysans du coin que s'il avait porté un masque de Mickey.