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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Antoine Chainas
Paris : Gallimard, avril 2012
308 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-07-013566-0
Coll. "Série noire"
Tiré par les cheveux
Dès les premières pages de son roman, l'Irlandais Eoin Colfer fait courir son héros de droite et de gauche alors même que déjà il fonce, se bat et essaie de comprendre pourquoi tout le monde lui en veut. Et nous de nous dire que décidement, il y a des jours où la vie n'est pas du tout facile. Militaire qui a rangé ses armes et est devenu portier d'un casino minable, McEvoy a un pote bizarre, chirurgien un peu décati, qui a entrepris de lui implanter de nouveaux cheveux tout comme il l'a déjà fait pour le patron de la mafia locale. Tout se complique toujours avec les sentiments. McEvoy est amoureux d'une des strip-teaseuses du club qui a la mauvaise idée d'être assassinée sur un parking. La police le soupçonne, et lui soupçonne un avocat adipeux. Et puis, le chirurgien est kidnappé et lui manque d'être liquidé par un tueur qu'au final il liquide avant de se demander quoi faire du corps. Ce point de départ des plus bizarres - même si l'on sent qu'il a dû plaire à Antoine Chainas, son traducteur, qui cisèle dans ses propres romans des intrigues spéciales -, s'accentue au fil des pages, dans une logique implacable. Cet humour pince sans rire, où le héros semble trouver normal les événements étranges qui lui arrivent - il monte entre autres une machination pour faire accuser l'avocat avant de s'apercevoir un peu tard que le coupable est tout autre - se double d'une morale : les "petits" peuvent s'entraider et faire aussi bien que les gros. Cette volonté de partir en tous sens, qui se manifeste entre autres avec une sous-intrigue où McEvoy va attaquer des trafiquants de drogue dans un autre État, renforce la volonté stylistique de forcer les arrières et de présenter une histoire noire avec un regard amusé, à l'instar de cette scène où le héros et le mafieux tout en se menaçant d'armes diverses discutent de soins capillaires.
Citation
Je m'attends presque à voir émerger de la ruelle un cinglé obsédé par sa mère, affublé d'un masque et armé d'un couteau de boucher.