Le Cimetière des hirondelles

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Roman - Thriller

Le Cimetière des hirondelles

Historique - Psychologique - Assassinat - Scientifique MAJ vendredi 22 février 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19 €

Mallock
Paris : Fleuve noir, janvier 2013
426 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-265-09746-9
Coll. "Thriller"

Polar lunaire

Le Cimetière des hirondelles est le troisième roman d'un auteur qui, selon une vieille tradition (d'Ellery Queen à David Morgon) a pris pour pseudo le nom de son personnage... Amédée Mallockn donc, mélange de misanthropie et d'humanisme, vieux chien encore capable de mordre et frère de cœur du Mendez de Francisco González Ledesma. L'histoire est assez intriguante : un beau jour, Manuel Gemoni a vu dans un documentaire sur Saint-Domingue le visage d'un vieil homme dans la foule. Quelle impulsion a pu le pousser à se rendre à l'autre bout du monde pour tuer "l'abject vieillard"... alors qu'il ne le connaît pas et ne l'a jamais vu ? Une victime, un nommé Tobias Darbier, à qui Mallock découvre un passé sulfureux initié pendant la Seconde Guerre mondiale avec des antécédents de tortionnaire. Remontant la piste à l'aide d'éléments épars fournis par Manuel lui-même sous hypnose, Mallock dénoue tout une série de correspondances troublantes. Pourrait-on expliquer par la réincarnation les pulsions meurtrières de Manuel ? Bien décidé à prouver son innocence, Mallock entend porter devant les tribunaux cette piste inhabituelle, mais pas totalement inédite. Et si la vérité était plus incroyable encore ? Un point de départ plutôt excitant (à ce stade, révéler si le roman est ou non fantastique serait déflorer...) débouchant sur un écheveau complexe façon marabout d'ficelle jusqu'à une conclusion, comme souvent, beaucoup plus simple que ce qui l'a précédé. Mais ce qui compte avant tout, c'est Mallock lui-même, à la fois héros et anti-héros, dinosaure magnifique et décalé conscient de l'être, traversant le monde en disséminant ses considérations sur tout et rien, y compris leur propre futilité, mais dont l'acharnement à rendre justice force la sympathie - on imagine sans peine un Al Pacino ou un Tommy Lee Jones dans le rôle, puisque Jean Carmet n'est plus là. C'est aussi mille petites notations humoristiques, rappelant parfois le regretté Pierre Siniac, lui aussi grand misanthrope devant l'éternel, et quelques touches surréalistes qui donnent à ce roman une petite musique qui ne ressemble a aucune autre. Est-ce suffisant lorsque le public semble plébisciter du thriller écrit à la mitraillette, conçu comme des téléfilms tout en dialogues, sans notation d'atmosphère ou de ces couillonnades de littérature prise de tête ? Sale affaire...

Citation

La justice démissionnaire ne se nourrissait plus que d'idéologie réchauffée, de laxisme vertueux et de confusion des genres.

Rédacteur: Thomas Bauduret jeudi 21 février 2013
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