Shanghai rouge

J'ai rêvé que je buvais. J'étais au milieu de la rue, devant un centre commercial, nu comme un ver, même si ça n'avait en fait là pas trop d'importance. Les autres ne le voyaient pas, et ça ne le faisait ni chaud ni froid. J'étais tout simplement à boire dans un verre avec des glaçons une vodka Wyborowa, de la meilleure, qualité export.
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Roman - Policier

Shanghai rouge

Politique - Corruption MAJ vendredi 22 février 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 12,9 €

Qiu Xiaolong
Death of A Red Heroin - 2000
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzalez Batlle, Aline Sainton
Paris : Pointsdeux, juin 2012
1424 p. ; 9 x 12 cm
ISBN 978-2-36394-094-0
Coll. "Pointsdeux"

Le petit livre rouge de sang

Remarque préliminaire : il s'agit de la réédition des deux premières aventures de l'inspecteur Chen, Shanghai rouge (2000) et Visa pour Shanghai (2003) de Qiu Xiaolong, dans un nouveau format, plus urbain, facile à lire dans les transports en commun, mais qui change quelque peu la pagination.

Ponctués par des extraits de poésies chinoises, les romans développent de manière aiguisée et dense le quotidien de policiers dans une Chine prise dans ses contradictions entre une libéralisation économique foudroyante, des restes de l'économie planifiée et des fonctions politiques figées qui entendent conserver la terminologie ancienne. À un moment de l'intrigue de Shanghai rouge, l'un des personnages veut prendre une photo appuyée contre un lion de bronze très symbolique de la pérennité chinoise et l'on s'aperçoit que le dit lion est en fait en plastique. Ce passage est symptomatique de l'ambiance qui se dégage des romans : Chen est un inspecteur entré dans la police par hasard, plus obligé de louvoyer dans les méandres de la politique chinoise que dans la recherche des coupables. C'est frappant dès ce premier roman où le coupable, même connu, ne sera arrêté que parce que cela sert les intérêts d'un groupe qui entend maintenir son pouvoir au sein du parti communiste.
L'arrière-plan chinois est très prenant : difficultés politiques, restrictions intellectuelles, tout est vu comme un signe qu'il faut interpréter, rappel des réalités difficiles des campagnes où la corruption va bon train, évocations de l'histoire récente - la révolution culturelle et ses catastrophes. Le décor est planté avec justesse et s'anime sous nos yeux pour nous montrer une Chine vivante. En cela, évocation réaliste de la Chine contemporaine, servi par un style où se mélangent la crudité naturaliste des situations, la tentative assez réussie de nous faire partager les non-dits de la société et des envolées poétiques (Chen l'inspecteur est aussi traducteur et poète), Shanghai rouge n'en oublie pas moins de consacrer une part importante d'une part aux personnages et d'autre part à l'enquête, qui n'est pas qu'un simple prétexte.

Description sociale, création d'un univers attachant, exotisme présenté aux lecteurs, personnages décrits avec soin, le roman policier montre avec cette série consacrée à l'inspecteur Chen présentait dès ses débuts toutes les potentialités que la suite allait développer, pour le plus grand plaisir des lecteurs.

NdR - Le recueil comporte les romans Shanghai rouge (Death of A Red Heroin, 2000, traduit par Fanchita Gonzalez Battle) et Visa pour Shanghai (A Loyal Character Dancer, 2003, traduit par Aline Sainton).

Citation

Comme l'avait fait remarquer le secrétaire du parti Li, une liaison n'aurait pas été considérée comme une faute politique trop grave. Avec sa famille et ses relations, Wu s'en serait sorti facilement.

Rédacteur: Laurent Greusard vendredi 22 février 2013
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