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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Aslanides
Paris : Gallmeister, février 2013
328 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-35178-060-2
Coll. "Noire"
Clan Campbell
Avec Dark horse, l'Américain Craig Johnson revient à la source de ce qui a fait le charme de sa série orchestrée par Walt Longmire, shérif du comté d'Absaroka dans le Wyoming. Oubliés les deux précédents volets dont Enfants de poussière qui, ironie de l'histoire, est le plus plébiscité aux États-Unis. L'on avait alors eu l'impression que Craig Johnson voulait faire comme tous les Américains SON roman sur la guerre du Vietnam, mais que du coup il essayait en prime de le faire coller avec ses personnages en forçant l'intrigue. Dark horse, en cela, est tout le contraire d'Enfants de poussière. L'auteur traite de ce qu'il connait le mieux : son environnement, les grandes étendues où l'on erre solitaires, les chevaux, et les relations humaines fuyantes.
Au départ de son intrigue, Mary Barsad, une femme accusée d'avoir logé six balles dans la tête de Wade, son mari, car il avait mis le feu à une grange et ainsi brûlé vif ses chevaux. Une petite ruse envoie cette femme dans la prison du comté d'Absaroka et, juste retour des choses, Walt Longmire sur les lieux du crime, dans le très hostile comté de Campbell pour enquêter sous couverture. Très vite, il s'avère que Wade Barsad était un véritable bastard, qui avait bénéficié du plan de protection des témoins du FBI, et qu'il continuait ses petits et gros trafics impunément. S'ajoute à l'intrigue la disparition de Wahoo Sue, jument noire préférée de Mary Barsad, et les pressentiments de Longmire qui, malgré les aveux de Mary, croit en son innocence. Le dénouement se fera lors d'un final tout en longueur en extérieur entre camions et chevaux, innocents, coupables, victimes et identités doubles.
Craig Johnson est très fort dans sa narration sur les chevaux et les grands espaces du Wyoming, et nous emmène chevaucher sur la mesa avec beaucoup de maîtrise et de talent : en résumé, une jolie évasion avec une structure intéressante et des personnages qui ont du corps. Mais cela se fait au détriment de l'intrigue, qui reste ultra-classique et hyper-galvaudée (on ne déflorera pas la résolution finale, mais tout lecteur aguerri du genre, passée le cap de la page 50, sait pertinemment ce qu'il en est au contraire de ce brave Walt Longmire). Heureusement, l'aspect romanesque et épique remplace le suspense pour tenir le lecteur en haleine.
On en parle : 813 n°115 |L'Indic n°23
Citation
Hé, Walt Long-bras-de-la-loi, protecteur des femmes perdues, des chiens perdus et des causes perdues, je sais ce que tu penses. Il y a des nuisibles qui ne méritent pas autre chose, mais elle a commis une erreur en se faisant prendre - puis, elle a commis l'erreur d'avouer, et maintenant, ça va lui coûter le reste de son existence.