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Les Bâtisseurs de l'empire
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Pierre Bondil
Paris : Rivages, mars 2013
590 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2470-5
Coll. "Noir", 904
Les choses en grand
"Celui-là, disent-ils, défiera le temps." Celui-là, c'est l'Empire State Building, le plus haut gratte-ciel du monde, dont la construction – "le Chantier avec un grand C" – commence en 1930. Un chantier où travaille Michael Briody "le roi du rivet", immigré irlandais, qui oscille entre l'idée de faire son trou en Amérique et celle de soutenir la cause républicaine, ce qu'il fait toujours la nuit, en convoyant des armes ou par d'autres missions. Un chantier prestige pour Jimmy Walker, le maire de New York, qui travaille a sa réélection et qui – même si ce n'est pas le genre à en croquer beaucoup – ne voudrait pas voir diverses casseroles faire l'actualité. Et pour ça, il compte sur Jimmy Farrell, Farrell qui contrôle tout à New York, que personne ne veut se mettre à dos, Farrell qui s'est fait sa propre loi : "Personne ne peut nous faire du mal dans cette ville". Farrell qui entretient la grande machine corruptrice, qui entretient aussi Grace Masterson, artiste peintre qui, voulant peindre l'Empire State Building, va croiser Michael Briody...
De manière magistrale, Thomas Kelly croise dans son roman les grands thèmes du roman noir : politique, corruption et... amour impossible. Plaçant originalement son histoire lors de la construction de l'Empire State Building ("qui est exemplaire au niveau de l'histoire des syndicats", comme il l'avait confié à son traducteur, Pierre Bondil, dans la revue 813), il passe au crible la fierté des hommes qui l'ont construit, et décortique de manière admirable les liens entre la politique et la pègre en se plaçant à tous les niveaux. Après cette trilogie de bâtisseurs et de syndicalistes (si ce n'est déjà fait, lisez
Citation
Le temps était venu de passer au plan B. Il avait envisagé pareille stratégie très longtemps auparavant.