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Commandant Achab. 3, L'Ours à la jambe de bois
Grand format
Inédit
Tout public
Paris : Casterman, janvier 2013
56 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-203-05917-7
Achab brasse et boit la tasse
Troisième volet du "Commandant Achab", L'Ours à la jambe de bois, premier inédit édité par Casterman, se délocalise au Havre. Reprenant un schéma déjà utilisé par la littérature policière - l'enquêteur en vacances présent sur la scène d'un crime - Stéphane Douay et Stéphane Piatzezk en profitent pour nous faire visiter une ville du Havre plus vraie que nature. Mais alors pourquoi choisir Le Havre comme lieu de villégiature ? Pour sa prison en son centre qui va être détruite, et qui avait accueilli Faith, le père de Karim, ancien ennemi public numéro un abattu à bout portant par son meilleur ami, le commandant Achab. Un voyage en guise de souvenir pour chercher à comprendre l'incompréhensible. Un pèlerinage sur les traces et les affres du passé. Mais, sitôt arrivés, les deux inspecteurs de la Police judiciaire se retrouvent avec le meurtre du maire du Havre sur les bras. Un premier meurtre qui en appelle très vite d'autres comme ce couple et leur enfant, tués dans une cabine de bateau sous la chaleur suffocante estivale.
Les morts sont victimes d'un même tueur qui signe son forfait d'une feuille de cannabis dans la gorge. Achab, qui fume le cannabis comme un pompier, pourrait le prendre pour lui, mais l'une des spécificités du cannabis, c'est qu'il est hermaphrodites, comme les jeunes nés d'un sexe ambigu opérés à la clinique des Flots, dont les parents ont été tués. Le couple d'inspecteur prend ses quartiers au Gavroche - tout un programme -, en compagnie de Maréchal, un artiste sculpteur de bois et roi de la cambriole, compagnon de cellule de Fath Almisri. La bière coule autant à flot qu'Achab avec sa nouvelle prothèse dans une mer infestée de rats. L'enquête avance rapidement et trouvera son épilogue dans un bain de sang, et les tourments d'enfants sans repères et sans sexe défini. Sous le trait toujours aussi férocement ironique et caustique de Stéphane Piatzezki, le commandant Achab continue de monter des escaliers interminables avec d'abord une jambe articulée qui fait "kouine" puis une jambe de bois sculptée à l'identique des bas-reliefs que Gaugin a sculptés sur sa case à Tahiti.
Avant-dernier épisode de la série, premier inédit, donc, avec l'apport d'une nouvelle coloriste, L'Ours à la jambe de bois se clôture sur un secret férocement gardé, celui de Charpentier, muet comme une carpe, la gorge tranchée net. (Rajouter mouettes, Anne, fille du maire, la mère alitée, l'aspect misanthrope d'Achab, l'homosexualité de Karim, le nom du père : Fath Almisri)
Illustration intérieure
Citation
Le flic est comme l'artiste, il ne prend pas de vacances.