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The Agency - 3 : Les Secrets du palais
Grand format
Inédit
À partir de 12 ans
Traduit de l'anglais par Lilas Nord
Paris : Nathan, mars 2013
384 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-09-252423-7
Chronique
Hiver 1860. Le lecteur retrouve Mary Quinn, agent secret, qui, pour sa troisième mission, a intégré les rangs du personnel du palais royal. La Reine Victoria a en effet fait appel à l'Agence pour découvrir qui dérobe des objets de valeur appartenant à la famille royale. Mais Y. S. Lee n'en reste pas là, et utilise cette intrigue de fond pour confronter Mary à son passé mais également au beau James, qui lui fait tourner la tête. Une mission périlleuse qui se complique donc d'autant plus, donnant indubitablement aux Secrets du palais une saveur douce-amère très appréciable.
Car si Mary se trouve au Palais pour enquêter sur des vols, elle va rapidement se pencher sur une seconde affaire, bien plus préjudiciable pour l'image de la famille royale : le fils aîné, héritier, est en effet impliqué dans une affaire de meurtre. Celui-ci, très largement dépassé par les événements, est incapable de prendre en main sa défense. Si Mary, a priori, n'était pas missionnée pour cela, elle assiste clandestinement à une conversation au cours de laquelle elle comprend que l'homme interpelé pour le meurtre porte le même nom que son père biologique. Si cet homme n'a jamais fait partie de sa vie, elle veut cependant lever le doute, et l'innocenter, quelle que soit son identité. Le lecteur suit Mary d'une enquête à l'autre, découvre avec elle la façon dont elles sont liées, et partage ses doutes, ses angoisses, ses états d'âmes. Car au-delà de son statut d'agent secret, Mary est également une jeune femme torturée et rattrapée par son passé et ses origines, en proie à une passion amoureuse qu'elle combat autant qu'elle la chérit.
Très dense, cet opus des aventures de Mary ne souffre aucun temps mort : chaque enquête exige d'elle beaucoup d'implication, de réflexion, et ce d'autant plus que l'Agence est elle-même confrontée à une crise qui impactera directement la jeune fille. Les références à l'Histoire britannique, à l'étiquette royale, au protocole, aux traditions de la famille royale sont omniprésentes et donnent à ce roman une dimension historique qui le démarque de beaucoup d'autres ouvrages en littérature jeunesse. Les doutes de la jeune femme sont universels : la difficulté à prendre des décisions qui influeront sur son avenir, les enjeux professionnels, les écueils personnels, la peur d'un avenir incertain... et bien amenés. Encore une fois, le choix d'une héroïne féminine crée l'originalité, permettant de mettre en lumière des problématiques très contemporaines : jusqu'où aller au nom de ses ambitions professionnelles ? Comment les combiner efficacement et sereinement avec des aspirations privées ? Comment être une professionnelle reconnue dans un univers majoritairement masculin ? Le tout sans jamais tomber dans les vérités préconçues, le pathos et les a priori.
Un très bon roman donc, servi par une plume maîtrisée et une intrigue à tiroirs efficace : la série de Y. S. Lee fonctionne toujours aussi bien.
Citation
Elle allait devoir mener l'enquête. Découvrir la vérité. Et, peut-être, se battre pour sauver un innocent.