Le Jour de gloire

Elles l'ont tué, je vous le dis. Il y avait de la rage dans la voix de la jeune femme. Comme pour appuyer ses propos, Delphine Cabert sortit une cigarette de son paquet et la glissa entre ses lèvres. La flamme de son briquet jaillit aussitôt.
Julie Derussy - À l'ombre des crimes en fleur
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Le Jour de gloire

Psychologique - Procédure MAJ mercredi 15 mai 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21,5 €

Danielle Thiéry
Paris : Rivages, mai 2013
398 p. ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-7436-2522-1
Coll. "Thriller"

Apocalypse

Les romans de procédure, ceux qui racontent l'action de la police au quotidien, avec des enquêtes qui durent, les allers et retours incessants entre des suspects pour tenter de comprendre la vérité, sont souvent basés sur une documentation et des renseignements glanés ici et là parfois même dans la littérature. Mais ce n'est absolument pas le cas avec Danielle Thiéry, première femme commissaire de police, une commissaire de police devenue auteur de romans policier. Une femme qui a pratiqué le métier et qui sait donc de quoi elle parle. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cela rend d'autant plus effrayant son nouveau roman, Jour de gloire : elle y a créé le suspense en donnant toutes les clés à ses lecteurs sans les transmettre à ses policiers. Constamment, nous voyons les policiers repérer des indices, comprendre qu'ils cachent quelque chose d'important, mais incapables d'en saisir le sens exact. Certains des protagonistes ne voient pas l'enjeu, ne peuvent pas le saisir parce qu'ils ne connaissent pas tout du dossier ou parfois parce que pris dans leur propre maelström personnel, ils ne peuvent appréhender la réalité - comme cet inspecteur qui a sous ses yeux les bâches qui servent au meurtrier pour rendre exsangues ses victimes sans même s'en rendre compte.

Suite logique de Crime de Seine, Le Jour de gloire offre une intrigue particulièrement retors, presque plus que ne l'est Ambroise Guerry, un dangereux psychopathe qui a tué son frère jumeau dont il a endossé l'identité. Devenu le commissaire Amaury Guerry, il a pris le temps et le soin de loger une balle dans la tête du commissaire Edwige Marion, avant de partir à la recherche de son frère cadet Abel, bien que ce dernier soit officiellement décédé. Une intrigue atypique mais Danielle Thiéry, en dessinant le portrait de son tueur, évite de le juger, va même jusqu'à rendre humain son cheminement criminel. Il nous devient vivant et sympathique alors qu'il recourt aux assassinats les plus horribles. Ambroise Guerry est le descendant d'une famille noble qui vit dans un château aux abords de Paris, un château qui n'a rien à envier à celui de Gilles De Rais aux heures les plus sombres de ses forfaits, et qui tire le roman vers le gothique et l'horreur de fort belle manière. Mais Le Jour de gloire est également rythmé par les agissements de ce tueur qui a déjà torturé deux jeunes garçons, et dont la troisième victime est fils de président de la république. La course contre la montre est engagée et le lecteur vit avec cette angoisse ancrée en lui pour sauver ce garçon. Le roman, qui s'est ouvert sur des crues de la Seine qui créent une atmosphère de catastrophe, d'apocalypse lent qui peu à peu gangrène le paysage, les lieux et les personnages - à l'image de l'héroïne de la série qui sortant du coma souffre de traumatismes dégradants pour elle et son entourage -, porte un titre antinomique de la réalité qu'il décrit avec des paysages urbains ou ruraux en pleine désolation, des échecs successifs, des ratés, des petits pas vers la vérité mais qui ne peuvent l'approcher de manière concrète, qui tournent en rond, qui s'éloignent, ballotés comme les déchets qui flottent sur la Seine en crue.

Citation

La semaine administrative s'achevait sur une note déplorable. La dernière réunion de crise au ministère de l'Intérieur avant le week-end prenait des allures de fin de marché. On pliait les tentes, démontait les étals.

Rédacteur: Laurent Greusard dimanche 21 avril 2013
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page