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Inédit
Tout public
522 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-84626-492-1
Actualités
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Mercredi 12 juin s'est tenue à la BiLiPo une rencontre des jurés du Grand Prix de la littérature policière afin de dévoiler les deux sélections finales ("Roman francophone" et "Roman étranger"). Au cours de cette réunion, un hommage particulier à été rendu à Jean-Jacques Schléret, récemment décédé, membre du jury. En attendant les noms des lauréats, qui seront connus des jurés après la délibération finale du mardi 17 septembre 2013, voici le détail des sélections. Il est à noter que chaque sélection propose son lot de surprises, mais qu'il y a de toute évidence une plus grande diversité éditoriale dans la sélection francophone. Ainsi, l'on dénombre des ouvrages de chez Serge Safran, de La Manufacture de livres ou des éditions La Branche dans les "Romans francophones", alors que les "Romans étrangers" s'octroient des ouvrages de chez Liana Levi ou Baker Street. Mais les éditeurs qui sont les grands gagnants sont Rivages, Gallimard et Gallmeister. Les grands perdants sont à coup sûr Calmann-Lévy, Le Seuil et Actes Sud (même si l'on dénote un roman paru aux éditions Jacqueline Chambon, qui entretiennent un lien privilégié avec la maison fondée par Hubert Nyssen). Mais foin de forfanteries, les sélections !
Romans français :
- Rainbow Warriors, de Yal Ayerdhal (Au Diable Vauvert) ;
- La Fille de Hahn Hoa, de Thomas Bronnec (Rivages, "Noir") ;
- Ne lâche pas ma main, de Michel Bussi (Presses de la Cité, "Domaine français") ;
- L'Assassin à la pomme verte, de Christophe Carlier (Serge Safran) ;
- Un long moment de silence, de Paul Colize (La Manufacture de livres) ;
- Des nœuds d'acier, de Sandrine Collette (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Le Dernier des treize, de Mercedes Deambrosis (La Branche, "Vendredi 13") ;
- I Cursini, d'Alix Deniger (Gallimard, "Série noire") ;
- L'Expatriée, d'Elsa Marpeau (Gallimard, "Série noire") ;
- Les Nuits de Patience, de Tobie Nathan (Rivages, "Thriller") ;
- Un homme effacé, d'Alexandre Postel (Gallimard, "La Blanche") ;
- J'ai fait comme elle a dit, de Pascal Thiriet (Jigal, "Polar") ;
- Le Dernier Lapon, d'Olivier Truc (Métailié, "Noir") ;
Romans étrangers :
- Boulevard, de Bill Guttentag (Gallimard, "Série noire") ;
- Les Mères, de Samantha Hayes (Le Cherche midi, "Thriller") ;
- Lettres de Carthage, de Bill James (Rivages, "Thriller") ;
- Dark Horse, de Craig Johnson (Gallmeister, "Noire") ;
- 22/11/63, de Stephen King (Albin Michel, "Romans étrangers") ;
- Le Royaume des perches, de Martti Linna (Gaïa, "Polar") ;
- Une belle saloperie, de Robert Littell (Baker Street) ;
- Il faut tuer Lewis Winter, de Malcom Mackay (Liana Levi, "Policier") ;
- Traversée vent debout, de Jim Nisbet (Rivages, "Thriller") ;
- Le Tueur se meurt, de James Sallis (Rivages, "Thriller") ;
- Dernière nuit à Montréal, d'Emily St. John Mandell (Rivages, "Thriller") ;
- Cuba libre, de Nick Stone (Gallimard, "Série noire") ;
- Impurs, de David Vann (Gallmeisterr, "Nature writing") ;
- Lumière dans une maison obscure, de Jan Costin Wagner (Jacqueline Chambon, "Roman policier") ;
- Pike, de Benjamin Whitmer (Gallmeister, "Noire").
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Alternative possible
Yal Ayerdhal a écrit de nombreux romans de science-fiction qui quasiment tous ont abordé en thème central la question du pouvoir. Comment l'avoir ? Comment lui échapper ? Comment organiser une société autrement que sur des rapports de force ? Quelle est la place de l'artiste dans cette évolution ? Comment être hors de la norme et vouloir changer celle-ci pour faire chœur et cœur avec la société ? Cette thématique, jamais lourde ni didactique mais portée par un humour distant et une volonté d'empathie avec ses personnages, il l'applique également aux nouveaux travaux littéraires qu'il poursuit depuis quelques années ailleurs que dans le domaine science-fictif. Et, avec Rainbow warriors il rejoint ses thèmes de prédilection avec ses nombreuses interrogations. Pour les plus jeunes, le Rainbow Warrior (au singulier) est le nom d'un navire affrété par Greenpeace et qui fut coulé par services secrets pas si secrets que cela français alors qu'il s'apprêtait à aller perturber une zone consacrée à des essais nucléaires au large de l'atoll de Mururoa. Mais "rainbow" c'est aussi en anglais l'arc-en-ciel et par extension le nom que s'est attribué le mouvement de défense des droits des humains pour que la sexualité soit aussi autre chose que le rapport un homme une femme classique.
En Afrique le Mambesi est un pays comme les autres mené par un dictateur sanglant, qui s'appuie sur une armée privilégiée et des fonctionnaires corrompus, avec quelques tribus isolées qui s'opposent, parfois au nom de la religion. Désigné devant l'opinion internationale pour sa maltraitance des minorités sexuelles (un cas similaire en Zambie vient d'être porté à l'attention publique le 6 mai 2013), il voit un ancien directeur des Nations Unies décider de réunir des fonds et d'engager un général américain pour renverser le dictateur, prendre le pouvoir et créer un état démocratique. Pour arriver à ses fins, il va s'appuyer sur une armée composée de gays, de lesbiennes, de transsexuels et de bisexuels... Évidemment, le moins que l'on puisse dire c'est que cela ne plait pas à tout le monde. Des espions affluent et infiltrent l'armée, et des capitalistes soutiennent l'opposition armée. Autant il est facile de renverser un tyran, autant il est difficile de mettre en place un gouvernement qui respecte ses propres engagements. Ce qui n'est pas non plus une surprise.
Le roman de Yal Ayerdhal est construit de manière très classique avec préparation de l'attaque, opérations militaires, tentatives de déstabilisation (avec de multiples complots cachés à l'intérieur des complots) et résolution du conflit. L'auteur sait varier avec intelligence les scènes d'action pure à travers quelques personnage auxquels le lecteur adhère et des discussions plus philosophiques (toujours parsemées d'humour) sur le pouvoir et ses dérives, en insistant sur les forces traditionnelles et sages des tribus africaines vivant en communion avec la nature. cela permet de montrer que, quels que soient les enjeux, c'est de toute façon toujours les petites gens qui trinquent et quelques privilégiés qui emportent la mise. Plaidoyer pour une société plus juste, servi par des acteurs empathiques, Rainbow warriors joue les règles du thriller politique pour montrer que des solutions pacifiques et humanistes existent encore dans notre monde. Mais qui les mettra en place ? Le roman ne répond pas de façon sociétale à cette dernière question.
Nominations :
Prix Mystère de la Critique 2014
Citation
Nous n'avons pas dû lire les mêmes livres [...] Dans les miens, qui ne confondent pas putsch et révolution, les héros meurent toujours avant la fin et les peuples se retrouvent avec des maitres aussi corrompus que leurs prédécesseurs sinon pire.