Les Mystères de Djeddah

À l'étage, dans la pièce équipée, Helen Abell nota le nom 'Lewis', penchée au-dessus de sa feuille. Elle avait retiré ses chaussures et, ses écouteurs sur les oreilles, s'efforçait de ne rien perdre de la conversation. Un cryptonyme, à l'évidence, mais qui ne lui était pas étranger. Ce n'était pas un homme de la base de Berlin – la BOB, comme l'appelaient les anciens.
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Roman - Policier

Les Mystères de Djeddah

Religieux - Disparition - Assassinat MAJ mardi 14 mai 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 9,1 €

Zoë Ferraris
City of Veils - 2010
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Françoise Rose
Paris : 10-18, mai 2013
576 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05823-2
Coll. "Domaine policier", 4670

Lever la burqa sur l'affaire

À travers une intrigue de facture assez classique, Zoë Ferraris, très au fait des données du pays, nous fait passer une vision fine de l'Arabie Saoudite. Dans le temps, on souriait assez des conférences de géographie qui nous présentaient tous les pays comme autant de "terres de contraste". L'intrigue de l'auteur joue sur cette ambiguïté entre un pays extrêmement rigoriste (avec des grands moments où les femmes de l'histoire racontent ce qu'elles voient depuis l'intérieur de leur burqa) et une victime qui appartient à une famille qui tient commerce de lingerie fine. De nombreux éléments de sociologie vécue parsèment le roman. Tout d'abord, l'intrigue est menée à travers des personnages masculins et féminins qui, au gré de leur enquête, doivent avant même de s'occuper des coupables, gérer leurs propres gênes : comment travailler avec une femme ? Comment partager une voiture sans déroger aux règles instaurées ?... C'est dans les détails pointus que l'on sent bien toute l'ambiance des lieux. C'est ainsi que l'on va découvrir au fil des pages un policier qui refuse d'arrêter une femme coupable car il se trouverait seul avec elle dans une voiture de fonction ; on interdit les Pokemon pour le simple fait qu'il est possible d'améliorer les puissances des cartes, ce qui constitue une apologie de l'évolution !

L'intrigue elle-même commence avec la découverte d'un cadavre abominablement torturé de femme retrouvé sur la plage de Djeddah. On découvre qu'il s'agit d'une jeune femme arriviste qui réalisait des reportages sur tous les sujets "brûlants" et anticonformistes. En parallèle, une Américaine venue rejoindre son mari découvre qu'il a disparu, et part enquêter. Bien entendu, les deux intrigues, en passant par des considérations sur des manuscrits perdus du Coran, vont se rejoindre et constituer l'ossature d'un roman intelligent et sensible. Zoë Ferraris n'oublie pas cependant d'inscrire cette histoire au sein d'actions comme cette lutte entre deux personnages lors d'une tempête du désert. Les Mystères de Djeddah nous propose une description fine, notamment dans celles des relations entre hommes et femmes, et dans l'amour naissant qui a du mal à s'exprimer dans une société prude. Cette description est rendue par un style simple où affleure l'humour, et elle montre à la fois les doutes, les interrogations et les besoins de modernité de cette société coincée dans une interprétation rigoriste de la religion.

Citation

Avant de se coucher, il accomplit le rituel de l'istiqara, qui consiste à réciter des prières spéciales en vue d'obtenir une réponse sous la forme d'un rêve.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 09 mai 2013
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