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Les Grandes affaires criminelles de la Côte d'Azur
Grand format
Inédit
Tout public
432 p. ; 25 x 17 cm
ISBN 978-2-8129-0866-8
Coll. "Histoire et documents"
Affaires Criminelles De Boréennes
On commence à ne plus s'y retrouver dans les collections criminelles de chez De Borée. Surfant sur le succès et surtout la nécessaire exhaustivité des départements, les éditeurs ont en effet décliné la recette au niveau départemental (de l'Aisne aux Yvelines), puis, régional (Bretagne, Auvergne, Bourbonnais, Franche-Comté, Limousin, Nivernais etc.), puis national ("Les Grandes Affaires Criminelles de France" déclinées elles-mêmes en thématique : femmes criminelles, tueurs en série, affaires politiques, espionnage, crimes passionnels). Ils ont ensuite doublé les entrées avec "Les Nouvelles Affaires Criminelles de..." second tome pour de nombreux départements et maintenant pour des régions comme le Nivernais. Aujourd'hui, ils triplent avec Les Incroyables Affaires criminelles de la Côte-d'Or ou des Bouches-du-Rhône, troisième tome pour des départements qui doivent être fortement criminogènes. Bref, on commence à patauger : les recueils nationaux ou régionaux sont-ils des compilations ou des réécritures des meilleures affaires de plusieurs recueils départementaux ? En tout cas, pour la Côte d'Azur qui nous intéresse ici, ce sont Charles Bottarelli (Bouches-du-Rhône et Var, six tomes en tout) et Arnaud Gobin (Alpes-Maritimes, un tome seulement) qui, dixit la quatrième de couverture, "associent ici leur plume et leur talent pour relater ces récits dans une compilation regroupant plus de trente affaires parmi les plus emblématiques de la Côte d'Azur, s'étant déroulées de Toulon à Menton". Le premier est retraité du ministère de l'Économie et des Finances, tandis que le second est réalisateur TV. Tous deux ont publié aussi des romans.
Les trente-quatre affaires sont datées de 1850 (une histoire de matelot massacrant le cuisinier d'une goélette toscane) à 2007 (dernier procès de Jean-Maurice A. pour la captation d'argent et la disparition d'Agnès Le Roux, héritière du casino du Palais de la Méditerranée). Selon la tradition prudente de l'éditeur, tous les noms des suspects ou coupables d'affaires situées après 1947 sont anonymisés ce qui est étrange dans le cas des affaires connues comme celle d'Agnès Le Roux régulièrement ressortie dans les médias depuis 1977 et dont tout le monde connaît le nom du suspect numéro un : Jean-Maurice Agnelet. Il a même sa fiche sur Wikipedia ! Alors, pourquoi cet anonymat chez De Borée ? L'affaire est bouclée en trois pages et demie sous la forme d'un conte. Les auteurs parlent d'Ogre (évidemment ils ne pouvaient pas parler de loup déguisé en agneau, référence au vrai nom sans doute interdite aussi).
Ne tombant pas trop dans les pièges de la novelisation qui est le grand repoussoir de ce type d'écrit, les auteurs usent d'un style simple et coulant grâce auquel on suit des enquêtes suffisamment détaillées (mais pas trop) pour y prendre un plaisir continu. En dehors des inévitables histoires de saouleries et de mauvais garçons, on retiendra l'affaire Franciska Palzer à Nice en 1884 où une riche propriétaire avec deux enfants et quatre domestiques s'avère une aventurière ayant eu plusieurs vies jusqu'en Amérique, et de nombreux noms, maris et amants, dont le fiancé de sa fille est en fait le père de son fils qu'elle fait chanter. Si vous ne comprenez rien, tant pis, voilà toutes les bases d'un grand mélo ! Henri Vidal, quant à lui, a laissé une trace dans l'histoire criminelle comme l'un des premiers meurtriers frappant dans un train en 1902. Lors du procès, l'immense professeur Lacassagne fait preuve d'une analyse très psychanalytique de l'accusé bien avant l'entrée des données freudiennes dans les prétoires. On retiendra aussi la révélation fracassante au final de l'affaire de la riche veuve Portois, une octogénaire agressée dans sa grande villa de Nice où sa bonne est restée sur le carreau. Révélation tout aussi incroyable que celle des assassins du jeune Martin retrouvé noyé à Antibes en 1932 et enquête passionnante pour la énième malle sanglante : celle d'Egender en 1937. On retiendra aussi le destin de la starlette Charlotte Nash, épouse Nixon-Nirdlinger, deux enfants, un mari violent, jaloux et coureur qu'elle révolvérise avant de faire chavirer les cœurs lors de son procès. Quant aux manigances du mystérieux Jean-Baptiste N. "Landru de la Côte", faux agent immobilier à Mougins et à Antibes qui tua deux riches veuves après leur avoir fait vendre leur maison et empoché l'argent, son anonymat ne résiste pas à la plus petite recherche Internet. Il s'appelait Navarro. On n'a pas peur de l'écrire car c'est dans l'encyclopédie Larousse en ligne ! En mai 1968, son procès passa inaperçu. Il faut dire que les médias avaient d'autres chats à fouetter.
Citation
Suivant son habitude, c'est aussi Lacassagne qui incite le Tueur de Femmes à raconter sa vie sur près de quatorze cahiers d'écolier