Contenu
39, rue de Berne
Grand format
Inédit
Tout public
Une éducation sentimentale en rouge et noir
La question de la normalité pourrait bien être au cœur des interrogation de Dipita, jeune noir clandestin, vivant dans l'ombre de sa mère prostituée, qui se découvre une sexualité différente. Le roman de Max Lobe, 39, rue de Berne, amène son lot de questions, et son personnage risque bien de découvrir que vivre son homosexualité est plus difficile qu'être sans arrêt dans la clandestinité en Suisse. Le roman se déplace également sur sa famille de l'autre côté de la Méditerranée, comme une composante de l'univers africain qui à intégré la famille au sens le plus large dans les affaires publiques et privées. C'est aussi l'occasion pour Max Lobe de présenter un vieil homme, résistant aux corrupteurs, évoquant une Afrique des petites gens car sur chaque continent, on découvre la mort, subie ou donnée, accidentelle ou provoquée, avec son lot de désespoir. Max Lobe, originaire de Douala au Cameroun vit actuellement en Suisse. Il ne cache pas les difficultés, n'idéalise pas les clandestins, mais décrit les petites combines pour survivre - le tout décrit dans une scène de transport de drogue rendu avec justesse. Son histoire brasse en quelques pages des destins individuels, reflets de trajectoires collectives, avec un cortège de petites joies et de douleurs, d'envies de vivre normalement malgré ses différences, de désirs simples, liés à la condition humaine : un peu d'amour, un peu de justice, un peu de confort. Dans le même temps, il aborde de nombreuses composantes du roman noir avec l'évocation de l'univers féminin des prostituées, l'immigration clandestine, l'homosexualité refoulée ou harcelée, la corruption et le trafic de drogue. Un premier roman intéressant à mi-chemin du témoignage.
Citation
Depuis la fenêtre de ma cellule que j'appelle aussi ma chambre, je contemple les couleurs de l'automne qui brillent au-dehors comme des feux d'artifice.