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Les Mystères de la quatrième République. 1, Les Résistants de septembre
Grand format
Inédit
Tout public
Grenoble : Glénat, mai 2013
56 p. ; illustrations en couleur ; 32 x 24 cm
ISBN 978-2-7234-8937-9
Coll. "Grafica"
Mémoire des morts
Automne 1946, quelque part dans le Lubéron. Un paysan qui sarcle son champs fait la macabre découverte d'un cadavre. L'enquête, confiée au commissaire Coste, ne tarde pas à révéler qu'il s'agit d'un homme, communiste convaincu, abattu d'une balle dans la tête alors que la Seconde Guerre mondiale vivait ses derniers jours. Surtout, un corbeau laisse entendre qu'il n'a pas été le seul à être traité de la sorte. Des fouilles aboutiront à l'exhumation de sept corps, cinq hommes, deux femmes, tous abattus d'une balle dans la tête. Pour le supérieur de Coste, cette affaire ne mérite pas d'être élucidée. Ou les Allemands sont en cause, ou les collabos, ou les résistants. La France en pleine reconstruction souhaite panser et penser ses blessures, et ne surtout pas se retourner sur un passé peu glorieux. C'est pourtant ce que va faire Coste avec sa méthode de flic besogneux alors que sa femme agonise ou survit dans une maternité après avoir accouché de leur petit garçon. L'enquête amène son lot de surprises et de morts. Car un témoin n'est jamais autant muet que noyé ou enterré. Les surprises, qui pour nous n'en sont plus depuis longtemps, tiennent de l'ordre du paraître et du faux semblant. Ces résistants de septembre, ce sont tous ceux qui se sont dévoilés l'issue certaine : brigands, loufiats, voisin qui a des vues sur la propriété mitoyenne, personnes qui ont subi leur propre lâcheté pendant plus de quatre ans et, surtout, collabos qui ont retourné leur veste. Coste va découvrir que l'honorabilité se construit, et qu'un rien la démolit. Surtout, il va suivre les pas d'un homme rongé par la culpabilité. Et s'il ne peut rendre justice lui-même au risque de se retrouver à l'identique de ceux qu'il pourchasse, il peut au moins être le reflet de la mauvaise conscience. C'est ce qu'il fera brillamment. Le scénario de Philippe Richelle est bien sombre à remuer le plus sordide des fumiers, il est épaulé pour l'occasion d'Alfio Busagia au dessin, dans une trame qui multiplie les allers et retours entre passé et présent, alternant ainsi les planches monochromes et celles particulièrement bien mises en couleur par Claudia Boccato, délivrant une vérité implacable. Pour les coupables de crimes de guerre, il n'y a pas de rédemption possible.
Citation
Je réprouve le meurtre, sous toutes ses formes. Je suis hostile à la peine de mort. Pourtant, je m'apprête à tuer un homme de sang-froid. Il est des circonstance où le poids de la vie est tel qu'il abolit nos convictions les plus solidement ancrées...