Contenu
Un cadavre peut en cacher un autre
Grand format
Inédit
Tout public
Cadavre mal épilé
Un salon de beauté parisien, une fermette retapée à la campagne avec cheval incorporé dans l'achat, des amants d'un soir, des rencontres dans les salons de thé, des angoisses profondes - les calories d'une pâtisserie ou d'un chocolat, les sacs à main trop remplis. Voilà le quotidien des cinq héroïnes de ce roman d'Andrea H. Japp. Les lecteurs de magazines dans les salles d'attente des coiffeurs ou des médecins se souviendront peut-être des dessins de Kiraz avec ces grandes parisiennes élancées, foulant le bitume, portant leurs sacs de marques célèbres. C'est dans cette atmosphère de frous-frous et de clinquant, qu'Andrea H. Japp délaisse ses intrigues plus sombres pour offrir des couleurs pastel au polar : des morts horribles, des traces de sang, des gens disparus et des trafics de drogue d'un côté, et des soins de massage, des promenades avec petits chiens, des romances au coin du feu, coupes de champagne à la main ou des jeunes femmes parisiennes qui font leur crise de nerfs, au volant de 4 X 4, en route pour la maison de campagne.
Heureusement pour elles, l'une des protagonistes est en contact amoureux avec un commissaire de police ce qui facilite grandement les choses. Lorsque Juliette ferme son salon de beauté et découvre des serviettes tachées de sang, elle se pose quelques questions, mais après tout c'est le week-end, et... basta ! Lorsque le mari de son employée téléphone pour demander où sa femme se trouve et que l'on retrouve son cadavre égorgé dans une cabine du salon, les choses sont plus ennuyeuses. Elles se compliquent quand le mari disparait à son tour et que l'on découvre que la jeune morte avait un train de vie incompatible avec le salaire d'une petite ouvrière parisienne.
Nous ne sommes pas ici dans le polar sombre et désespéré, mais plutôt dans la comédie douce, avec un humour tendre et parfois ironique sur notre monde contemporain, sur les Parisiennes chic et choc. L'intrigue policière, stricto sensu, aussi légère que les bulles de champagne que boivent les personnages, permet de relancer la description "sociologique" des femmes dans la quarantaine, actives, urbaines, qui sont, sans doute, à la fois les protagonistes de l'histoire et les lectrices ciblées par l'éditeur et l'auteur. Une description qui est le véritable intérêt potentiel du récit car la résolution de l'affaire passe un peu au dessus des cuisses légères des jeunes femmes, et est souvent reléguée en arrière-plan de leurs soucis personnels plus importants : la teneur calorique des crêpes, la façon de conduire ou comment grimper sur un cheval...
Citation
De fait Juliette pleura beaucoup, but un peu trop de champagne et mangea des crêpes à outrance.