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The Bullet Vanishes
Grand format
Inédit
Tout public
La confusion de Confucius
Une usine de munitions d'une ville du sud de la Chine dans les années 1930 voit s'abattre sur elle la vengeance d'une ouvrière, injustement accusée d'un vol, morte d'une balle dans la tête tirée d'une arme qu'elle même tenait au cours d'un jugement selon un mode confucéen. Les victimes de cette vengeance sont toutes assassinées à l'aide de balles fantômes - entendez par là que les autopsies ne permettront pas de les trouver. Il faut ajouter que chaque meurtre se déroule en chambre close et est découvert immédiatement - un coup de feu fait beaucoup de bruit. Bao Zheng, chef administrateur de la police, épaulé par Guo Zing, tireur d'élite surement le plus habile de la province, mènent une enquête qui dérange la pègre et les riches notables de la ville (qui sont bien souvent les mêmes).
Teaser en chinois sous-titré en anglais :
Tel est le point de départ, certes dégraissé, de ce véritable film noir réalisé en 2012 par Chi-Leung Law que j'ai eu l'occasion de voir à L'Action Christine dans le cadre du Festival du film chinois en France. Peut-être pourrons-nous un jour le découvrir en DVD zone 2 mais rien n'est moins sûr. Ce qui est sûr, c'est que si c'est le cas, il faudra revoir le sous-titrage qui comporte plus de faute que le film n'offre d'acrobaties improbables (et pourtant elles sont en nombre). Véritable film noir car dès le début on a l'impression de se plonger dans un roman de Dashiell Hammett dans une traduction française tronquée. On ne comprend pas grand-chose, c'est un peu fouillis, mais on est alpagué par une intrigue qui va à l'unisson des personnages. Un décor à la Gotham City avec des Chinois habillés comme Al Capone et sa clique dans les rues de Chicago, armés de sulfateuses dont il font eux-mêmes les balles. Il faut avouer que ça a une classe folle. Après, il faut imaginer tout un lot de rebondissement en un milieu urbain très Chinatown avec une diseuse de bonne aventure harcelée par des bandits et qui ne s'en sort que ponctuellement que grâce à l'une de ses perruches. Des assaillants et des poursuivants qui prennent les virages à angle droit, des tirs d'une précision infaillible, de l'hémoglobine mais aussi de la matière cérébrale qui sortent des crânes révolvérisés et surtout de l'humour et un hommage sans cesse appuyé aux grands enquêteurs de la fin du XIXe-début XXe : le film est jouissif même s'il traîne un peu en longueur, s'il nous propose son passage érotique suggéré sur fond de musique mélo chinoise, et son final (avant ultime rebondissement) un tantinet capillotracté. Mais il procurera assurément un long et bon moment de détente.
The Bullet Vanishes (108 min.) : réalisé par Chi-Leung Law sur un scénario de Chi-Leung Law & Sin Ling Yeung. Avec : Nicholas Tse, Ching Wan Lau, Hei-Yi Cheng, Kar Lok Chin, Li Guangbin, Yiyan Jiang...
Projections dans le cadre du Festival du film chinois en France :
- Mercredi 15 mai à 10 h 30 (Gaumont Champs-Élysées, Paris) ;
- Jeudi 16 mai à 15 h 45 (Gaumont Champs-Élysées, Paris) ;
- Vendredi 17 mai à 22 h 45 (Gaumont Champs-Élysées, Paris) ;
- Samedi 18 mai à 18 h 20 (Gaumont Champs-Élysées, Paris) ;
- Lundi 20 mai à 19 h 30 (Gaumont Champs-Élysées, Paris) ;
- Mercredi 22 mai à 21 h 30 (Action Christine, Paris) ;
- Samedi 25 mai à 14 heures (Action Christine, Paris) ;
- Mardi 28 mai à 19 heures (Action Christine, Paris) ;
- Jeudi 6 juin à 19 heures (Le Prado, Marseille).