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L'Or de Quipapá
Grand format
Inédit
Tout public
300 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-36476-026-4
Coll. "Noir & polar"
Actualités
- 22/06 Prix littéraire: Prix "Saint-Maur en poche" 2015
La 7e édition de Saint-Maur en poche" qui se déroulait les 20 et 21 juin réunissait pour l'occasion cent soixante auteurs sur le parvis de la gare RER de Saint-Maur-Créteil sous la parrainage de Tatiana de Rosnay. Elle avait pour thématique principale le cinéma, mais ce sont bel et bien les littératures policières qui sont sorti vainqueurs de la horde de prix littéraires qui y ont été décernés. Neuf distinctions ont été remises. Les "Coup de cœur de La Griffe noire" ont distingué deux auteurs de littérature policière : le romancier canadien Linwood Barclay et la romancière française Marie Neuser, tous deux pour leur carrière. Transfuge en a remis trois dont deux à des ouvrages k-librés : 24 jours : la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, d'Émilie Frèche (Points) & L'Or de Quipapá, d'Hubert Tézenas (Métailié). Le public, lui, a clairement fait son choix : W3 : Le Sourire des pendus, de Jérôme Camut & Nathalie Hug (Le Livre de poche) & Code 93, d'Olivier Norek (Pocket). Enfin, dernière catégorie et non des moindre, celle dédiée au polar, a échu à La Reine de la Baltique, de Viveca Sten (Le Livre de poche). Nous relayons ci-après l'intégralité des distinctions.
Prix "Saint-Maur en poche" 2015 :
Polar :
- La Reine de la Baltique, de Viveca Sten (Le Livre de poche).
Roman français :
- L'Année des volcans, de François-Guillaume Lorrain (J'ai lu).
Littérature étrangère :
- Expo 58, de Jonathan Coe (Folio).
Jeunesse :
- La Sorcière verte fait des bêtises, de Viviane Lelong-Verdier & Anne Mahler (Petites fripouilles).
Ados :
- Autobiographie d'une courgette, de Gilles Paris (J'ai lu).
Public :
- W3 : Le Sourire des pendus, de Jérôme Camut & Nathalie Hug (Le Livre de poche) & Code 93, d'Olivier Norek (Pocket).
Coup de cœur de Transfuge :
- L'Année des volcans, de François-Guillaume Lorrain (J'ai lu), 24 jours : la vérité sur la mort d'Ilan Halimi, d'Émilie Frèche (Points) & L'Or de Quipapá, d'Hubert Tézenas (Métailié).
Coup de cœur de La Griffe Noire :
- Linwood Barclay & Marie Neuser.
Liens : La Reine de la Baltique |W3, le sourire des pendus |Linwood Barclay |Marie Neuser |Viveca Sten |Jérôme Camut |Hubert Tézenas - 06/03 Édition: Parutions de la semaine - 6 mars
- 23/06 Musique: Hubert Tézenas et Lenine
- 02/06 Librairie: Récife noir pour Hubert Tézenas
Coruption distillée
Les lecteurs avertis de romans noirs et policiers connaissaient Hubert Téenas pour ses traductions. L'homme se lance dans une toute nouvelle aventure avec l'écriture d'un premier écrit noir avec une veine romanesque prononcée qui nous emmène au Brésil en 1987 où un homme se retrouve accusé du crime d'un autre homme. De l'ordinaire somme toute sauf que l'homme assassiné est un syndicaliste d'une distillerie de Quipapá.
Reprenons le fil du récit. Alberico Cruz travaille dans une agence de location d'appartements. Alors qu'il fait visiter un deux-pièces à un homme sans papiers qui tente de le soudoyer, deux énergumènes entrent et l'abattent (avec en prime un égorgement). Alberico s'enfuit, et en état de choc croise des policiers qui, repérant qu'il est tâché de sang et tient des propos incohérents, remontent jusqu'à l'appartement, observe la scène de crime, puis l'arrêtent. C'est le début de ce que l'on peut appeler une rapide descente aux enfers. Emprisonné dans une cellule où les hommes sont en surnombre, il est considéré comme un moins que rien par le caïd de la geôle, et ne tarde pas à être violé chaque nuit jusqu'à ce que de la chair fraiche débarque à nouveau. Hubert Tézenas décrit alors un univers carcéral brésilien somme toute universel mais où les caïds préfèrent la prison à l'extérieur, où ils règnent en maître aussi bien à l'intérieur de la prison que dehors avec les mêmes avantages, voire plus, où la vit ne tient qu'à un fil, et où celle du directeur de prison ne tient qu'aux desiderata de sicaires enrôlés par les pontes de la pègre. Alberico Cruz va vivre deux-trois derniers jours effroyables en prison après avoir avoué sous la torture un crime qu'il n'a pas commis, et avoir participé à un étrange jeu dont les perdants perdent la vie. Une mutinerie lui permettra de retrouver l'air libre et de s'enfoncer dans le Quipapá à la recherche d'une vérité, épaulé par un journaliste en quête de vérité.
Ces derniers mots reflètent bien plus l'intrigue officielle, parce que l'officieuse est tout autre. Le roman traite alors des grands familles qui ont fait fortune avec les distilleries et les champs de canne à sucre et, comme dans tout bon roman noir, il est question de la folie démesurée dans les hautes sphères du pouvoir et de folie tout court dans les gènes d'un rejeton du patriarche. Hubert Tézenas pose le regard sur des petites gens que l'on n'observe pas au quotidien, parle de disparitions habituelles, offre le portrait de quelques personnages hauts en couleur, dresse un constat politico-financier affligeant, et surtout montre le père d'une famille qui n'hésite pas à sacrifier ses ouailles pour le bien de son empire qui croule sous les dettes. Pour un premier roman, le résultat est bien plus qu'honnête, le dépaysement est total - ceux qui ont un jour senti l'odeur terrible de la bagasse comprendront ce que je veux dire -, l'intrigue classique est bien ficelée, le final est tordu à souhaits, la toute fin laisse à penser qu'il n'y a aucune place pour l'intégrité en ce bas-monde, mais à vrai dire, qui en doutait ? En tout cas, voilà une lecture fort plaisante.
On en parle : 813 n°117
Récompenses :
Prix littéraire du Goéland masqué 2014
Citation
Kelbian Carvalho a procédé à une vague honteuse de licenciements sommaires pour réaliser des économies sur le dos de ses employés. Cette décision menace de provoquer une grave disette pendant l'hiver. Policarpo a tenté de s'y opposer en tant que président de la branche locale du Syndicat des travailleurs ruraux. On connait la suite.