Contenu
Poche
Inédit
Tout public
Sucrée, douceâtre, collante
Tout commence de manière éminemment classique lorsqu'est découvert le cadavre d'une chanteuse, un peu sur le déclin, un peu has been, mais qui continuait quand même à tourner un peu et préparait un nouveau disque. Du banal surtout lorsque se profile un amant jaloux... Mais les choses se compliquent lorsque l'autopsie révèle que la belle chanteuse était en fait un homme, que son ancien protecteur avait payé ses opérations, et que son passé refait surface. Chargés de l'enquête, Camille Sora et Michel Vega doivent se rendre à Madagascar où sans doute tout commença réellement. Là la chanteuse était un garçon et avait eu une sœur morte dans d'étranges circonstances.
Le Petit vendeur de meringues fait référence au centre de l'intrigue, lorsque lors d'une soirée homosexuelle et transsexuelle, un petit giton qui, sous couvert de vendre des meringues qu'il faut aller chercher sur son corps, est lui aussi assassiné dans les toilettes de la boite de nuit où se déroule la soirée. Difficile d'imaginer le rapport entre cette mort et le reste de l'intrigue pour les policiers (c'est un peu plus facile pour le lecteur qui dispose de chapitres intermédiaires avec des pensées internes du tueur) mais pourtant il existe.
Le roman vogue donc entre les pensées du tueur, des considérations sur les policiers, une intrigue qui avance au petit bonheur la chance, avec des malédictions familiales, des héritages non assumés, des demi-frères et des bâtards qui se sentent floués, des gens qui changent de sexe et d 'identité assez facilement. Cela fait un peu beaucoup pour le cours du court roman, d'autant plus que le style reste neutre et ne provoque aucune tension dramatique. Pat Milesi frôle son sujet de départ (la tension qui fait d'un jeune homme une chanteuse mûre), l'écarte au profit de quelques scènes convenues dans une boite de nuit, déroule la vie des policiers sans trop y coller des aspérités intéressantes, et déplace l'intrigue sur une ancienne colonie pour relancer des fils assez ténus. Après Danse avec la neige, ce deuxième volet des aventures de Camille Sora se situe dans la même veine, se lisant sans déplaisir, mais ne laissant pas d'énormes souvenirs ni de grandes émotions chez le lecteur.
Citation
Le commissaire n'avait même pas pris le temps de quitter son manteau. Il dégoulinait, laissant derrière lui une traînée d'eau sale.