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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Charles Recoursé
Paris : Sonatine, mai 2013
350 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-35584-181-1
L'inspecteur Harry dirigé par Woody Allen
Tous les amateurs de films policiers à la testostérone connaissent l'inspecteur Harry, mais savent-ils qu'un véritable policier a servi de base pour la création de ce personnage cinématographique ? Au départ, il s'agit de Bud Schatz, un policier juif aux méthodes assez expéditives et qui savoure ses derniers instants. en effet, à quatre-vingt-sept ans, malgré qu'il porte encore son magnum, il n'a plus tous ses réflexes d'antan, même s'il a conservé son esprit tordu et ses manières toujours à la limite de la légalité...
Raconté à la première personne, avec le cynisme propre aux survivants revenus de tout, Ne deviens jamais vieux ! raconte le denier tour de piste de Bud. Le flic est incapable de prendre sa retraite : il y a toujours une tournée d'adieu possible. Là, l'affaire qui le touche, c'est lorsqu'un ami lui annonce qu'un ancien criminel de guerre nazi (celui-là même qui rendit les jours en camps de concentration de Bud particulièrement pénibles) n'est pas mort mais coule des jours heureux. Cela nous vaut quelques chapitres réjouissants sur la vision de Bud allant chercher dans une maison de retraite un grabataire atteint d'Alzheimer. Bud se rend compte alors que la déchéance physique est la pire des punitions et que le nazi aura une fin bien plus horrible si on le laisse vivre. En revanche, il pourrait être bien utile de retrouver les lingots d'or qu'il a cachés après la guerre. S'ensuit une deuxième étape réjouissante : comment récupérer l'or dans un coffre fort en jouant justement sur son âge. Mais il est bien évident que le magot risque d'entrainer quelques convoitises...
Le cynisme dont fait preuve Bud se répand sur l'ensemble du roman de Daniel Friedman qui va jouer sur des thèmes terrifiants (la recherche d'un nazi, l'ambiance des maisons de retraite-mouroir, la vieillesse qui ankylose, des crimes sanguinaires - un juif est éventré selon les principes casher...) avec constamment un regard désabusé et drôle, dans l'esprit de Woody Allen. C'est ainsi que le romancier américain nous livre un polar qui réenchante la vieillesse et flingue plus facilement avec son humour désespéré qu'avec un gros calibre.
Citation
Ça faisait 60 ans que je le connaissais et il est tombé à court de sujets de conversation quand Truman était encore président. En plus, j'ai découvert que c'était un salaud.