La Bastille dévoilée par ses archives

Les Apaches aussi ont un code. Le voici : le plus fort, c'est celui qui tue le plus de monde. Après lui vient le plus grand voleur. Et en troisième position - mais c'est aussi une force -, le plus grand menteur. Vous me suivez ? Comment voulez-vous qu'un homme comme Busby puisse traiter avec des gens pareils ? Son indulgence, ils en rient. Ils la voient comme une faiblesse. Ils ne comprennent qu'une seule chose : la force.
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Essai - Policier

La Bastille dévoilée par ses archives

Prison - Procédure MAJ lundi 24 juin 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 29 €

Collectif
Claude Quétel (présentation)
Paris : Omnibus, mars 2013
1042 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-258-09839-8

À la Bastille, on l'aime bien Nini peau d'chien

Fameux historien, "spécialiste de l'enfermement" pendant le XVIIIe siècle et plus particulièrement de la justice pendant le règne de Louis XIV, Claude Quétel est aussi directeur de recherche honoraire au CNRS et auteur de nombreux ouvrages centrés autour de grands faits criminels (L'Affaire des poisons), de grands bâtiments symboliques (la Bastille) ou de grands pouvoirs (les lettres de cachet) qui lui permettent ainsi de développer ses thèmes d'étude d'une façon transversale et motivante pour les lecteurs.
Ici, dans un épais volume de plus de mille pages, il nous propose un ensemble de rapports sur les prisonniers de la Bastille (plus de six mille), rigoureusement classés selon des thématiques précises : la personne du roi, la raison d'État, côté cour, l'affaire des poisons, faux devins et prétendus sorciers, espions et espionnes, la religion, le contrôle de la presse et de la librairie, criminels et délinquants, la surveillance des mœurs, fous et folles, la vie quotidienne à la Bastille. Tous ces chapitres sont eux-mêmes séparés en sous-chapitres qui détaillent plusieurs cas particuliers. Par exemple, dans le chapitre "La Personne du Roi", sont abordés les attentats imaginaires, le régicide Damiens (attentat avec un petit canif ridicule), Tavernier qui passa trente ans à la Batille, Latude qui s'en évada et l'incroyable affaire du collier. Dans le chapitre "La Surveillance des mœurs" : cocottes et actrices, femmes de mauvaise vie, la Florence, sodomites, l'évêque de Beauvais, l'abbé de Moncrif, le marquis de Sade... À chaque fois, Claude Quétel introduit sa thématique par un résumé simple, clair et souvent non dénué d'humour qui replace le fait dans l'histoire. Les documents qui suivent, outre le fait qu'ils sont traduits en français moderne, ne sont pas cités in extenso (ce qui allège la lecture), mais choisis avec soin dans de multiples sources comme les simples rapports mais aussi les études, les mémoires, les notes, et les lettres. On ne peut qu'être fasciné par la rigueur administrative de l'époque qui se trouve souvent conjuguée avec des habitudes barbares comme la torture, le fer rouge, les exécutions raffinées dont les sévices sont soigneusement codifiés et notées. Pourtant, la démarche policière paraît redoutable et efficace. Loin d'être hasardeuse, elle s'appuie au contraire sur des faisceaux d'informations issus de centaines d'indicateurs et enquêteurs qui vont livrer à la justice des rapports où les commérages, les dénonciations et les aveux plus ou moins spontanés sont confrontés aux faits.
Une remarquable somme méritant de rester sur sa table de chevet car une lecture suivie serait sans doute fastidieuse. Il convient plutôt d'y piocher au gré de ses envies.

Citation

Les chevaux (pour l'écartèlement de Damien ndlr) ont donné un coup de collier, tirant chacun un membre en droiture, chaque cheval tenu par un exécuteur. Un quart d'heure après, même cérémonie, et enfin, après plusieurs reprises, on a été obligé de faire tirer les chevaux, surtout ceux des bras droits à la tête, ceux des cuisses se retournant du côté des bras, ce qui lui a rompu les membres aux jointures. Ce tiraillement a été répété nombre de fois sans réussite ; il levait la tête et se regardait.

Rédacteur: Michel Amelin jeudi 20 juin 2013
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