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L'Impossible monsieur Grant
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Emmanuel Pailler
Paris : Rivages, janvier 2010
280 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2040-0
Coll. "Noir", 744
Grant attitude
Le 31 décembre 1943, Cary Grant fait appel à Toby Peters, le détective des stars, afin d'effectuer pour lui une petite transaction sans danger excepté qu'il lui demande de se munir d'un revolver. Toby Peters a beau être détective privé, c'est un piètre tireur. Et comme dans tout bon roman qui flirte avec le hard boiled, la transaction va accoucher d'un meurtre - la personne que rencontre Toby Peters et qui avant de mourir a juste le temps de murmurer "George Hall" -, et de beignes (pour le détective). À partir de ce moment-là, tout s'anime et s'agite. À commencer par Cary Grant qui surfe toujours sur la vague de L'Impossible monsieur Bébé tourné en 1938 sous la direction de l'immense Howard Hawks. Stuart Kaminsky se joue durant deux cent quatre-vingts pages des faits historiques en partant de la remise à l'acteur en 1947 par le roi George VI de la King's Medal pour son "soutien exceptionnel apporté au secours de guerre britannique". Il déploie une intrigue sur fond d'espionnage avec des agents nazis qui se réunissent dans un théâtre, et ajoute ses personnages habituels tous plus loufoques les uns que les autres. Il y a d'abord la logeuse de Toby Peters, femme à la fois exubérante, excentrique et sourde, convaincue qu'il est désinsectiseur et éditeur, qui écorche son nom, qui n'est pas gastronome et encore moins bonne cuisinière, mais qui a bon cœur et qui sous ses airs revêches l'aime bien. Elle ne cessera de trouver à Cary Grant des airs d'acteurs. Parmi les locataires, il s'en trouve un pour faire des recherches pour le détective sur le fameux George Hall, seule piste pour remonter le fil de l'enquête. Et puis il y a son meilleur ami, dentiste pitoyable, qui vient de se faire larguer par sa petite amie, et qui traine inlassablement son spleen. Une erreur de dent cariée avec une brute indolore amènera un peu de piment et beaucoup d'aide à Toby Peters. Il faut ajouter des flics, des agents du FBI, et la faculté qu'à Toby Peters à plonger dans les embrouilles pour aboutir à un roman honorable, qui se lit d'une traite avec beaucoup de plaisir, où les dialogues sont parfaitement ciselés pour une série qui a su susciter un certain engouement en intronisant les grandes stars hollywoodiennes des années 1940.
Citation
Pardonnez-moi si c'est votre ami, mais d'après ce que j'ai vu de cet homme, je pense qu'il représente un danger évident pour la société.