Pension Vanilos

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Roman - Policier

Pension Vanilos

Braquage/Cambriolage - Trafic MAJ lundi 26 août 2013

Note accordée au livre: 3 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 5,6 €

Agatha Christie
Hickory, Dickory, Dock - 1955
Traduit de l'anglais par Jean-Marc Mendel
Paris : Le Masque, mars 2013
288 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7024-3816-9
Coll. "Agatha Christie", 28

Pécadilles organisées

Qui peut bien dérober toute une liste d'objets hétéroclites appartenant aux locataires de la pension Vanilos ? Et pourquoi diable cette affaire intéresse Hercule Poirot, qui voit derrière ces vols bien plus que des délits mineurs ? La réponse à cette deuxième question est un peu capillotractée car le détective belge a une secrétaire qui a elle-même une sœur qui travaille dans cette pension. La sœur est tourneboulée et inquiète la secrétaire inaccoutumée qu'elle est à faire des fautes de frappe dans les courriers qu'elle prend pour le détective qui ne supporte pas que ses habitudes à lui soient menacées. À partir de ce point de départ, et si l'on ajoute le fait que deux des objets dérobés ont été découpés, voire cisaillés, Hercule Poirot déduit qu'une personne est en danger de mort. La chose est curieuse mais guère surprenante de la part d'un des plus fameux héros d'Agatha Christie qui décide dès lors de faire son apparition dans la pension et d'en rencontrer ses locataires sous couvert d'une conférence présentant son métier, qui sont de joyeux drilles de toutes origines et des deux sexes confondus.
Ce roman, en date de 1955, va puiser son intrigue dans une européanisation naissante de la jeunesse étudiante et, petit à petit, mener le lecteur sur les traces de trafiquants de drogue qui ont un intérêt dans cette pension tenue par une Grecque alcoolique très vite dépassée par les événements. Agatha Christie complexifie l'intrigue comme à son habitude avec des personnages qui sont autant d'archétypes (mais aussi de clichés) qui ont tous une raison de cacher quelque chose. Certains sont amoureux, d'autres durs à la tache, d'autres joueurs et d'autres pervers. Mais derrières tout ça, il y a surtout un manipulateur adepte d'une psychologie pathologique, et des poisons qui changent à la fois de flacons et de propriétaires. Bien sûr, il y aura un meurtre parfaitement orchestré avec alibi (presque) inattaquable, bien sûr le coupable est celui auquel on ne pense pas, mais au final les pièces du puzzle s'emboîtent parfaitement malgré la méconnaissance flagrante de la romancière concernant le trafic de drogue qui ici tient plus du méfait organisé dans un cottage esseulé anglais que de la vaste entreprise criminelle telle que peut la décrire depuis vingt ans Graham Greene. Mais qu'importe, on tient là la réponse à la première question, ce qui avouons-le est le plus important lorsque l'on lit un roman de la Reine du crime anglaise.
À noter que la présente édition a bénéficié d'une traduction entièrement révisée.

Citation

L'imagination avait toujours constitué le talon d'Achille de Mlle Lemon. Elle n'en avait aucune. Imbattable sur les faits, elle était perdue lorsqu'il fallait recourir aux conjectures. Jamais elle n'aurait pu partager l'état d'esprit des hommes de Cortez contemplant le panorama du haut du pic de Darien.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 11 août 2013
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