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Roman - Espionnage

L'Éclat d'obus

Guerre - Complot MAJ lundi 12 août 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 8,65 €

Maurice Leblanc
Préface de Jean-Luc Fidel
Paris : Payot, mai 2013
316 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-228-90907-5
Coll. "Petite bibliothèque Payot"

Soldat courage

Les romans de Maurice Leblanc sans Arsène Lupin sont plutôt méconnus, et cet Éclat d'obus, qui en est un sans en être véritablement un (puisque le gentleman cambrioleur fait une apparition qui dure une page), écrit en pleine Première Guerre mondiale, gagne à être lu encore aujourd'hui tant le romancier français a excellé à concocter une intrigue dans une France résistante, envahie par les Allemands, plombée par les espions et les complots, revancharde depuis 1870.
Tout débute des années auparavant quand le jeune Paul Delroze en voyage avec son père se retrouve nez à nez avec le Kaiser du côté français de la frontière. Une femme, belle, vêtue sobrement avec un camée particulier tue son père alors qu'un acolyte manque de peu d'en faire autant avec le garçon. En 1914, devenu adulte, Paul se marie avec Élisabeth et part habiter dans le château d'Ornequin du côté de la frontière qui appartient à sa belle-famille. Élisabeth a, dans ce cadre idyllique, perdu sa mère très tôt, victime d'une méchante grippe. Son père a décidé de fuir les lieux pour ne jamais plus y remettre les pieds, abandonnant sur place un couple de domestiques ayant pour mot d'ordre de tout laisser tel quel, surtout une pièce cadenassée qui abrite le portrait de la mère d'Élisabeth. Évidemment, Paul reconnait les traits de l'assassine de son père. Au même instant, les cloches sonnent la mobilisation générale.
Paul s'engage sans un adieu à sa femme. Sur les front, il multiplie les faits d'arme affrontant une mort qu'il désire et qui le fuit, gravit les échelons, et retrouve Bernard, son beau-frère. Après des confidences douloureuses raisonnées, les deux hommes décident de trouver le fin mot d'un drame qui touche les deux familles, et ce d'autant plus que contrairement à ce qu'il croyait, Élisabeth n'a pas quitté un château maintenant aux mains des Allemands, et qu'une femme, espionne allemande, aux traits identiques à la meurtrière de son père et à la mère d'Élisabeth, multiplie les actions de guerre clandestine.
À la fois roman aux multiples aventures (dont certaines sont vraiment hallucinantes), roman de guerre et d'espionnage, L'Éclat d'obus évite de tomber dans le cliché propagandiste. Il conserve un souffle épique tout le temps que dure la découverte des fondements mêmes de l'invasion surprise du château d'Ornequin et, surtout, que l'on se fasse une idée de l'identité de la femme espionne. L'ensemble est certes un peu manichéen, mais dans la lignée des romans à héros qui n'ont peur de rien, à qui tout sourie après tout un lot de moments plus désagréables les uns que les autres. Paul Delroze n'est pas un homme comme les autres, assurément pas un soldat comme les autres (sinon la guerre aurait été gagnée en quelques mois), mais il est le témoin d'une France patriote et germanophobe gauloise, qui vit ses derniers instants. L'ouvrage publié dans "La Petite bibliothèque Payot" dans la sous-collection "Enquêtes & Aventures" propose également une très longue préface érudite et intéressante de Jean-Luc Fidel.

Citation

Tout ce que vous avez fait est admirable et les résultats obtenus sont de premier ordre. Il vous manque évidemment quelques dont spéciaux qui vous permettraient d'arriver plus vite au but.

Rédacteur: Julien Védrenne dimanche 11 août 2013
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