Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Frédéric Grellier
Paris : Pointsdeux, novembre 2011
706 p. ; 12 x 9 cm
ISBN 978-2-36394-040-7
Coll. "Pointsdeux"
Deux flics à Los Angeles
Rien de tel que de se baser sur des archétypes pour être sûr de viser juste. Dans une opposition classique, Les Anges perdus propose, avec Moses Reed et Aaron Fox, deux enquêteurs, un noir, un blanc, un plus jugulaire-jugulaire, l'autre plus échevelé, l'un lié aux services de police, l'autre travaillant comme privé. Deux conceptions du travail d'enquêteur et de la vie complètement différentes qui devront trouver un mode opératoire commun car ces deux hommes vont être évidemment amenés à travailler sur une même disparition d'une étudiante. Jonathan Kellerman complique son récit en leur accordant un étrange lien filial, histoire sûrement de renforcer leur antagonisme : ils sont demi-frères nés d'une mère qui a épousé deux coéquipiers de la police, l'un après la mort de l'autre. De fait, l'intrigue se révèle elle-même étrange : à la fois simple et complexe. Simple parce que très vite les soupçons se portent sur les bons coupables et tout le travail va consister à être sûrs que ce sont bien eux qu'il faut arrêter et avec suffisamment de preuves. Complexe, parce que la disparition d'une jeune femme les oblige à travailler sur une autre disparition et que la résolution de l'une passe par celle l'autre. Le récit se construit de manière efficace car le lecteur oscille d'une enquête à l'autre, observe de loin les dépravations des milieux culturels (cinéma et hard rock) de Los Angeles, et découvre les problèmes de cohabitation des deux frères. Jonathan Kellerman se permet même une scène où il fait intervenir Delaware et Sturgis, ses deux héros récurrents, dans ce qui pourrait être le début d'une nouvelle série - car il y a des non-dits dans la mort du père policier au début qui laisse entrevoir des possibilités. Écriture efficace, roman bien construit, personnages dressés d'un coup de clavier, Les Anges perdus n'a pas pour vocation de révolutionner le genre, mais il s'avère une bonne variation d'un auteur qui rarement surprend, et rarement déçoit.
Citation
Filez-moi un stylo et du papier, dit Raymond Wohr, je vais vous pondre une tout autre version. Quand les inspecteurs acceptèrent, le nigaud fondit en larmes.