Alpha. 11, Fucking Patriot

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Bande dessinée - Espionnage

Alpha. 11, Fucking Patriot

Géopolitique - Complot MAJ lundi 02 septembre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 12 €

Youri Jigounov (scénario & dessin)
Bruxelles : Le Lombard, septembre 2009
56 p. ; illustrations en couleur ; 30 x 23 cm
ISBN 978-2-8036-2456-0
Coll. "Troisième vague"

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    Espionnage classique. Au tout début (enfin presque, n'ergotons et ne chipotons pas trop), il y eut Eric Ambler (ah ! Le Masque de Dimitrios et John Buchan pour proposer des romans d'espionnage vivants. Le premier était un adepte du complot géopolitique ancré dans l'histoire contemporaine, et expliquait les conflits avec des raisons économiques (qui nous reviennent aujourd'hui à la figure). L'un de ses descendants sera d'ailleurs sans conteste Alan Furst, adepte comme lui de la période trouble de l'entre-deux-guerre, de la guerre d'Espagne, et de la Seconde Guerre mondiale, où des espions de tous bords agissent, réagissent et, dirais-je, contre-agissent avec une certaine touche de romantisme dans un monde de convictions et d'idéologies. John Buchan, lui, avec ses Trente-neuf marches, donne une touche naïve et aventureuse à un héros normal romantique. Ce même héros, on le retrouvera dans Les Six jours du Condor, du génial James Grady. Mais l'espionnage a aussi façonné l'immage de l'agent secret séducteur (satané James Bond), avec des gadgets et un budget quasi illimité. Certes le personnage de Ian Fleming est fortement éloigné de ce qu'en a fait Hollywood, mais il ouvre une brèche dans le roman d'espionnage avide d'agents secrets hyper-actifs qui ne transpirent que très peu sous leurs aisselles et conservent un costume toujours immaculé. Jean Bruce et notre OSS117 en sont témoins. John Le Carré, lui, avec L'Espion qui venait du froid ajoute la touche calculatrice et machiavélique d'une société bipolaire malade, et prête à tout pour imposer ses vues. La suite appartient à ses héritiers et à vous. Mettez-vous dans la tête de François Merlin, et lancez-vous dans les aventures de votre Bob Saint-Clar. Vous avez quartier libre, mais la trame doit être quand même réaliste. Pourquoi ne pas plonger dans l'actualité syrienne ? Pourquoi ne pas s'inspirer d'Alpha ?

    Contraintes :
    - Respecter la thématique : western crépusculaire.
    - Écrire une nouvelle de 12000 à 21000 signes espaces compris.
    - Date d'envoi de la nouvelle : entre le 1er juillet et le 31 août minuit, le cachet du mail faisant foi.

    Comment procéder ?
    - Enregistrer la nouvelle titrée au format Word, Open Office ou Texte.
    - L'Envoyer par mail concours-k-libre-12-21@k-libre.fr avec, dans le corps du mail la mention "Je confirme avoir pris connaissance du règlement complet du concours et l'accepter sans réserve" ainsi que ses pseudonyme, adresse mail, prénom, nom, adresse postale, numéro de téléphone.

    Toute nouvelle parvenue sans la mention "Je confirme avoir pris connaissance du règlement complet du concours et l'accepter sans réserve" sera exclue du concours.

    Page de présentation générale du concours
    Règlement du concours
    En savoir plus sur Les Petits polars sur le site de 12-21

    Liens : L'Espion qui venait du froid |Le Masque de Dimitrios |Les Trente-neuf marches |Eric Ambler |John Buchan |Alan Furst |John Le Carré

Paranoïa galopante

L'actualité est là pour nous rappeler sans cesse que nous vivons dans un monde d'hypercommunication propice à toutes les interprétations imaginables. Ce premier volet d'un nouveau cycle mettant en scène Dwight Delano Tyler alias Alpha - avec tous les attributs qui lui sont dus depuis les origines de la bande dessinée d'espionnage hyperréaliste à l'américaine : séduisant, intelligent, athlétique, vif et riche -, ne manquera pas de nous rappeler également que tous nos échanges (téléphoniques ou informatiques) sont enregistrés, observés, décryptés, analysés... et donc interprétés dans le sens que l'on veut.
Après une saison et dix albums de péripéties dans un monde bipolaire américano-russe débutée en 1996, Alpha se verrait bien travailler tranquillement dans son service de recrutement, loin des rivalités, des machinations ourdies qui se révèlent souvent audacieuses dans leur déroulé, contraires dans leurs résultats. C'est ainsi que dès le début de la saison 2, Fucking Patriot y va de son crash. Celui d'un Boeing qui fait la liaison entre Moscou et New York, abattu en plein espace aérien américain car l'on a craint que des terroristes tchétchènes soient à bord avec une arme atomique - le 11-Septembre est bien entendu passé par là. L'information révélée par deux sources fiables s'avèrera infondée, provoquant un regain de tension entre les deux pays (un canon du genre que l'actualité syrienne nous rappelle), et la démission du patron de la CIA.
Quel rapport avec Alpha, me demanderez-vous pour peu que vous suiviez ? À peine débarqué d'un voyage d'affaire, de retour express à son bureau, il a téléchargé un message crypté en russe qui ne lui était pas destiné, puis est reparti avec sa belle ex-coéquipière d'origine vietnamienne Sheena Ferguson, qui en pince pour lui, recruter des éléments. Le message crypté lui est arrivé par une erreur de manipulation informatique de l'homme qui vient de se suicider et qui a envoyé un message d'adieu et de promesse de retrouvailles en enfer au mauvais destinataire (fichu système d'envoi alphabétique). Cet homme, Roberts, faisait partie des complotistes qui voulaient consolider leurs positions auprès du président des États-Unis, et qui après "L'Affaire du Boeing", ont un des leurs à la tête de la CIA. Une manœuvre politique qui a fait la bagatelle de deux cent quatre-vingt-dix-neuf morts et que lui, Roberts, n'a pas supporté. Malheureusement, cette erreur de manipulation informatique va amener à un vaste imbroglio et à une aussi vaste chasse à l'homme sur tout le territoire. Et ce d'autant plus que le personnage d'Alpha est ambigu : agent dormant russe par la force des choses et un héritage maternel, il n'a peut-être jamais été autant suivi que dans cet épisode.
Un épisode du renouveau, qui ajoute aux grandes puissances connues la Chine. Un élément de plus dans la paranoïa des services secrets américains et russes, qui vient redistribuer une donne déjà truquée. Pour l'heure, Fucking Patriot s'achève alors qu'Alpha a échappé à des agents gouvernementaux, et tente de se refaire une santé, de comprendre ce qui lui arrive, auprès d'amis sûrs. La trame est complexe et paranoïaque à souhaits, mais a des senteurs véridiques. Youri Jigounov nous offre un véritable page turner réaliste tant par le dessin que par le scénario, et nous abandonne à la fin de ce volume en nous laissant plein d'incertitudes quant au devenir de son héros et à l'aboutissement machiavélique d'un plan qui fait froid dans le dos à mépriser ainsi notre société et ses composantes.

Citation

Tu charries, là ! J'adore mon job actuel ! De plus, tes chances de me séduire avec la perspective de bosser pour un patron chiant, voyager en classe économique et séjourner dans des motels à dénoncer d'urgence aux services sanitaires... sont à peu près nulles !

Rédacteur: Julien Védrenne samedi 26 février 2011
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