Contenu
Au revoir Monsieur
Grand format
Inédit
À partir de 15 ans
80 p. ; illustrations en noir & blanc ; 31 x 23 cm
ISBN 978-2-203-01248-6
Chronique
À la bastide, Geneviève, la grand-mère vient de mourir : une chute dans l'escalier à mis un terme à l'existence de cette femme qu'Augustin, son petit-fils, vénérait par dessus tout. Elle était pour lui une bouée, un roc où s'accrocher dans une vie difficile, entre un père fainéant et une mère transparente. Un père qui s'était mis à vouloir vendre la bastide, les vignes, pour rejoindre Paris. Alors, maintenant que sa belle-mère est morte, plus personne ne pourra entraver ses désirs d'autres vies. À moins que ces gendarmes qui arrivent ne viennent lui annoncer une mauvaise nouvelle ? Non. Ils repartent après un interrogatoire de routine. Mais pourquoi ont-ils parlé d'autopsie alors ?
Après une excellente adaptation de son roman Achevé d'imprimer, Olivier Mau signe pour son complice Mabesoone une autre histoire très noire, dont le personnage central est cet enfant pris entre ses sentiments et une dure réalité familiale. Le jeune Augustin s'apprête à vivre quelques jours terribles, où tour à tour le chagrin, la haine, l'amour, la peur, la honte... vont le traverser. Un tourbillon d'émotions qui va le faire grandir d'un coup. Autour de lui, Hyppolyte, le vieux maître de chais, confident de sa grand-mère, Juliette, la blonde et jolie saisonnière, des gendarmes un peu lourdauds, et des parents déchirés. Tous ces personnages ont une véritable profondeur, une humanité qu'Olivier Mau dépeint en dressant des portraits d'une rare justesse. À ses côtés, Rémi Mabesoone confirme son immense talent pour le noir et blanc, avec un art consommé pour l'expression des visages, où il utilise les hachures pour souligner les émotions. Il se sert par ailleurs de toutes les ressources de l'encre de Chine pour accentuer les détails d'une case, renforcer l'aspect inquiétant d'une autre. Ce second album installe indéniablement le duo Mabesoone/Mau parmi les auteurs capables de laisser une trace dans la bande dessinée noire.
On en parle : L'Ours polar n°49
Citation
– Je croyais qu'elle voulait se faire incinérer ?
– C'est bien ce qu'on va faire.
– Et qu'est-ce qu'on attend. Tu vas la laisser là combien de temps à la vue de tous, comme un oiseau empaillé ?