Même pas morte !

La femme était jeune, une vingtaine d'années, elle avait un sac à main marron et portait une robe de coton rouge qui avait l'air de sentir l'encens. Une ruelle sombre, une femme vulnérable : c'était forcément une embrouille.
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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Même pas morte !

Arnaque - Vengeance - Assassinat MAJ lundi 21 octobre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 15 €

Anouk Langaney
Ajaccio : Albiana, octobre 2013
136 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-8241-0418-8
Coll. "Nera"

Le neveu d'Amérique

Gisèle, quatre-vingt-huit ans. Comptable née, mais ça ne tourne plus très rond dans sa tête depuis que le docteur Granger lui a diagnostiqué un Alzheimer... Encore que... assez pour dire pis que pendre de ses voisins – qui au demeurant le méritent. Un flingue dans la poche, Gisèle s'est fichue en l'air au volant de sa jaguar, à la poursuite d'un vendeur de salle de bains qui l'avait arnaquée. Un gros con de médecin l'avait sauvée et elle s'était retrouvée aux urgences, où l'on avait pratiqué sur elle une batterie d'examens qui lui avaient révélé son Alzheimer. Et voilà qu'elle se retrouvait avec ses médocs pour compagnie, un semainier en poche et des infirmières neuneus pour alimenter toute conversation. Ça ne lui allait pas du tout. Mais alors pas du tout, et Gisèle voyait son avenir bien sombre tout d'un coup, du moins les quelques mois qui pouvaient lui rester, jusqu'au jour où un coup de fil lui fila une banane mortelle : un neveu. D'Amérique. Eddy se présentait comme tel. Mais de neveu, elle ne s'en connaissait pas... Aussitôt ça faisait tilt dans son cerveau : un arnaqueur... Vendeur de salle de bains ! Elle allait bien s'amuser et se venger enfin de tous les vendeurs de salle de bains de la planète ! Sympathique l'Eddy au demeurant, mais pas finaud. Gisèle joue les gâteuses, Eddy avale tous ses bobards. Elle l'installe chez elle, note sur son journal l'évolution de l'arnaque. D'ici à quelques semaines, elle le flinguera. Lui aussi... Car notre mémé semble n'en être pas à son coup d'essai, et au fil du récit, elle ouvre des placards remplis de cadavres et d'escroqueries canailles. Mais c'est compter cette fois sans la maladie, dont l'évolution traverse peu à peu le récit lui-même, le trouant, le mitant, donnant à comprendre des dizaines de pages plus loin la raison d'être de telle anecdote. C'est décapant, bien mené, à mourir de rire, et la personnalité de Gisèle est campée avec une rare audace, tout en finesse face à sa maladie, tandis que le quartier tout entier, habité par des vieux, se détraque et sombre vaille que vaille dans sa liquidation féroce...

Citation

La gueule dans le fossé, le dentier de guingois, le Beretta échoué dans la haie de ronces à côté d'un escarpin orthopédique...

Rédacteur: Joël Jégouzo lundi 14 octobre 2013
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