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jeudi 21 novembre

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Roman - Policier

Wonderland Avenue

Psychologique - Assassinat - Procédure MAJ lundi 04 novembre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 17 €

Michael Connelly
City of Bones - 2002
Préface de Michael Connelly
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Robert Pépin
Paris : Calmann-Lévy, octobre 2013
342 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-7021-4477-0
Coll. "Robert Pépin présente"

Fosse vérité

Les éditions Calmann-Lévy poursuivent leur réédition de l'intégrale de Michael Connelly avec Wonderland Avenue, un roman de 2002, dont l'un des thèmes principaux est la recherche de la vérité sous de multiples facettes. Un thème bien entendu important dans le roman policier, dont l'auteur est incontestablement un maître contemporain du genre.
La vérité c'est tout d'abord, bien évidemment, la recherche et la découverte du coupable. Dans ce roman, l'enquête est rendue difficile par les circonstances mêmes qui entourent ce crime : par hasard, un chien découvre le cadavre d'un enfant enterré depuis une vingtaine d'années. Il faut d'abord retrouver l'identité de la victime, puis retrouver les témoins d'un passé enfoui. Mais dire la vérité c'est aussi révéler les contradictions entre les êtres. Harry Bosch, l'inspecteur récurrent du LAPD au sein du service des affaires non résolues, un service imaginé par Michael Connelly, chargé de ce cold case, doit composer avec toutes ses vérités qui s'opposent : celles des témoins ou des coupables potentiels qui ont tous des choses à cacher (notamment le père de la victime qui va s'accuser pour expier d'autres fautes), des policiers qui en ont à prouver et qui sont prêts à travestir la vérité pour jouer les héros ou venger leurs collègues, l'institution policière qui veut masquer les fautes de ses membres y compris en jetant en pâture aux journalistes des coupables crédibles. Toutes ces atteintes à la vérité, tout au long du roman, s'achèvent dans une suite de goûts amers (dont nous laissons la découverte aux lecteurs) et ce n'est sans doute pas un hasard, si une partie des protagonistes ont un rapport avec le monde du cinéma.
Du coup, Harry Bosch, acharné dans la quête d'une vérité le plus proche de la réalité, apparaît comme le vilain petit canard : il n'arrive jamais à se satisfaire des évidences, se blesse pour reconstituer seul une description faite par un témoin, assiste impuissant à la mort de gens qu'il aime. De fait, il cherche, selon la définition du corps policier faite par l'Anglais Robin Cook, la voix des morts. L'intrigue s'ouvre donc sur la découverte du cadavre d'un enfant, sur les allers-retours incessants, à la manière de la maïeutique philosophique qui consiste à sans arrêt remettre en cause de ce que l'on sait pour atteindre la réalité des phénomènes. Le travail bureaucratique, les luttes d'influence, la vie du quotidien sont relatés avec soin, au service de la description d'un personnage central toujours à la recherche, toujours en quête, regardant s'agiter les êtres. Au milieu du roman, s'invite une découverte archéologique, celle d'un cadavre vieux de neuf mille ans qui annonce peut-être le premier tueur en série de l'Histoire. Juste un éclairage pour présenter cette quête superbe et désespérée pour endiguer, une seconde, la violence qui nous submerge.

Citation

La police s'en fout, dit-il. La police ne se soucie que de son image, pas du tout de la vérité. Et quand la vérité met en doute l'image, eh bien...

Rédacteur: Laurent Greusard samedi 02 novembre 2013
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