Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
286 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7491-3219-8
Coll. "Thriller"
Crazy blues
Après les livres d'ex-stars du X, très tendance il y a peu puisque chaque éditeur voulait le sien, en viendra-t-on aux productions de masse d'ex-danseuses légères ? Barby blue, d'Olivia Koudrine, peut y faire songer mais ce premier roman fera vite taire les rieurs...
Un homme est assassiné et émasculé dans un de ces restaurants branchés où l'on mange dans le noir, servi par des aveugles. Cet homme déjeunait avec une femme en robe bleue, qui a disparu... Un crime qui renvoie Barby Blue, l'ex-danseuse du Crazy Horse, à son passé lorsque quelqu'un avait tué le jour de son anniversaire, jour qui avait vu la jeune femme s'enfuir d'une mystérieuse cave. Que s'est-il passé ce jour-là ? Et pourquoi un tueur en série sème-t-il les cadavres autour de l'ex-danseuse devenue une quadra dépressive rangée des voitures ?
Un point de départ qui aurait pu convenir à un des bijoux pervers de Brigitte Aubert ou à un giallo plein de bruit, de sang, de strass et de fureur. Mais l'auteur a choisi une autre voie : l'intrigue est plutôt centrée sur son héroïne, décrivant en flash-back le monde démystifié du Crazy Horse pour mieux revenir à la ménagère névrosée qu'elle est devenue, une "desperate housewife" indéniablement moderne entre alcool et pilules, semblant avoir renoncé à reprendre le contrôle de sa vie. Le tout avec une langue riche et très travaillée sans tomber dans l'écueil du sur-écrit, qui pulvérise une fois de plus les frontières entre noire et blanche, et donne un côté onirique à cette histoire de fous qui se situe constamment entre le rêve et le cauchemar, et se lit en apnée. Et c'est là que le bât blesse, car c'est l'intrigue policière qui en souffre : il est difficile de bien délimiter les retours en arrière du récit présent et, au final, l'intrigue s'avère complexe — mais logique — si bien qu'il faut être attentif pour tout suivre. Paradoxalement, et ces temps de best-sellers s'effondrant sur leur propre poids, on en regretterait presque qu'il n'y ait pas quelques pages de plus pour bien mettre en épingle certains éléments cruciaux. Simple scorie pour une auteur extrêmement prometteur qu'il va falloir surveiller de très près. On finira par penser la même chose du Cherche-midi qui, après la découverte et la confirmation d'Éric Cherrière dont k-libre a souligné l'importance, fait un beau travail de défrichage. On est loin des surfeurs de tête de gondole, mais il faut bien que quelqu'un le fasse...
Citation
Barby appréciait que cet immeuble soit constamment surveillé. Elle avait peur de tout. Du bruit, du silence, de l'ombre, de la nuit, de l'orage. Peur de maigrir, de grossir, de vieillir, d'avancer, de reculer. Peur que tout s'arrête ou que tout recommence.