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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'allemand par Céline Maurice
Paris : Le Masque, mai 2013
280 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7024-3903-6
Coll. "Grands formats"
Actualités
- 19/07 Prix littéraire: Finalistes 2015 des Balais d'or
Le Concierge masqué sur son blog a dévoilé ses finalistes des Balais d'or. Cette année, ils sont déclinés en deux catégories : le Prix Balai d'or, qui récompense un roman de genre policier d'un auteur plus ou moins confirmé et qui a accepté de répondre aux questions du compère de service (l'équivalent masculin de la commère) ; le Prix Balai d'or de la découverte, qui récompense tout pareillement un roman de genre policier d'un auteur novice ayant subi les mêmes sévices. Les sélections de douze ouvrages ont été établies à l'issue d'un premier tour contrôlé par Geneviève Van Landuy et Richard Contin, et mêlent romans étrangers et francophones sans aucune distinction. Les jurés ont rendez-vous le 26 septembre 2015 à partir de 19 heures à l'Auberge Notre-Dame de Paris pour un ultime vote qui sera dévoilé le 28 novembre à la Bibliothèque Parmentier (Paris). A priori, les deux lauréats se verront remettre chacun une œuvre d'art. Dans le premier cas, c'est une certitude car il s'agit d'une toile du peintre havrais Dominique Lafosse. Il incombe d'ajouter que son nom sera gravé sur le Trophée en bronze déjà existant, et qu'il en recevra un en verre (un peu à l'instar du trophée de Roland Garros) ; dans le second, il n'est fait nulle mention d'une telle récompense hormis la photographie en vignette d'un trophée, ce qui laisse à penser que l'heureux élu ne sera pas oublié. Rendez-vous en novembre afin d'en savoir plus !
Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or :
- Adieu demain, de Michaël Mention (Rivages, "Noir") ;
- Poubelle's Girls, de Jeanne Desaubry (Lajouanie) ;
- La Malédiction de Norfolk, de Karen Maitland (Sonatine) ;
- Reflex, de Maud Mayeras (Anne Carrière) ;
- Quand les anges tombent, de Jacqus-Olivier Bosco (Jigal, "Polar") ;
- N'éteins pas la lumière, de Bernard Minier (XO) ;
- Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil, "Cadre vert") ;
- Les Neuf cercles, de Roger Jon Ellory (Sonatine) ;
- À mains nues, de Paola Barbato (Denoël, "Sueurs froides") ;
- Nos disparus, de Tim Gautreaux (Le Seuil, "Cadre vert") ;
- Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages, "Thriller") ;
- La Porte du Messie, de Philip Le Roy (Le Cherche midi, "Thriller").
Finalistes 2015 du Prix du Balai d'or de la découverte :
- X, de Sébastien Teissier (Nouveau monde) ;
- Une terre pas si sainte, de Pierre Pouchairet (Jigal, "Polar") ;
- Hors la nuit, de Sylvain Kermici (Gallimard, "Série Noire")
- Les Écorchés vifs (Les Rédempteurs), d'Olivier Vanderbeq (Amalthée) ;
- Les Belges reconnaissants, de Martine Nougué (Le Caïman, "Polars") ;
- Les Roses volées, d'Alexandre Geoffroy (Ex Æquo, "Rouge") ;
- Le Bal des hommes, d'Arnaud Gonzague & Olivier Tosseri (Robert Laffont) ;
- Ravensbrück mon amour, de Stanislas Petrosky (Atelier Mosésu) ;
- Burn-Out, de Didier Fossey (Flamant noir) ;
- L'Heure du chacal, de Bernhard Jaumann (Le Masque, "Grand format") ;
- Beau temps pour les couleuvres, de Patrick Caujolle (Le Caïman, "Polars")
- Aux animaux la guerre, de Nicolas Mathieu (Actes Sud, "Actes noirs").
Liens : La Malédiction du Norfolk |Quand les anges tombent |N'éteins pas la lumière |Une terre d'ombre |Les Neuf cercles |Après la guerre |La Porte du messie |Une terre pas si sainte |Les Roses volées |Burn-out |Beau temps pour les couleuvres |Aux animaux la guerre |Ravensbrück mon amour |À mains nues |Jeanne Desaubry |Karen Maitland |Jacques Olivier Bosco |Ron Rash |Roger Jon Ellory |Hervé Le Corre |Philip Le Roy |Pierre Pouchairet |Alexandre Geoffroy |Didier Fossey |Patrick Caujolle |Paola Barbato - 15/05 Édition: Parutions de la semaine - 15 mai
Racisme d'État
S'inspirant d'une affaire réelle ignorée en Europe, L'Heure du chacal se déroule en Namibie, un pays que peu connaissent, dans une région excentrée et annexée de l'Afrique du Sud. La Namibie, un autre pays en souffrance, victime lui aussi de l'apartheid. Dans l'intrigue de l'Allemand Bernhard Jaumann, Anton Lubowski, un avocat blanc qui s'était rangé du côté des indépendantistes noirs, a été abattu par une milice locale, sans doute épaulée en sous-main par les services secrets sud-africains. Les principaux suspects ont été identifiés mais rien n'a pu filtrer d'une instruction opaque, et ils n'ont pas été inquiétés. Vingt années plus tard, la Namibie est devenue indépendante et a même au sein de ses forces de police des éléments noirs. Parmi eux, Clemencia Garrise, jeune policière fière de s'en être sortie grâce à une bourse et sa ténacité, qui doit enquêter sur la mort d'un homme blanc abattu à l'AK-47. Or, cet homme a été l'un des anciens suspects dans l'affaire Lubowski. D'autres morts renforcent rapidement la thèse de la vengeance, et Clemencia Garrise demande conseil auprès de Fourie, le vieux juge d'instruction.
Bernhard Jaumann semble s'être tellement pris à son sujet en croyant fortement à sa force évocatrice qu'il a cependant un peu délaissé son intrigue (il s'en explique d'ailleurs page 114), qui avance vers la résolution de manière éminemment classique, sans trop de rebondissements, ni de tensions, comme si la façon de raconter s'effaçait devant ce qui est raconté au risque d'apparaitre plus comme un reportage mis en scène, comme une thèse développée, plus que comme un récit policier nerveux, tel qu'il aurait pu être traité par Didier Daeninckx ou un bon écrivain pour une aventure du Poulpe. C'est toutefois une excellente idée de Bernhard Jaumann que de nous offrir une version romancée (avec une solution qui n'est peut-être pas la bonne) d'un sujet inconnu et contemporain - la description de la Namibie avant et après l'apartheid : les rêves suscités et les incompréhensions générées sont rendus avec justesse. Par delà même le cas développé, il s'agit d'une réflexion lente sur la violence d'État, sur la structuration d'un État post-colonial, sur les blessures anciennes qu'il faut panser, penser et oublier. Pour résumer, sur des pans d'histoire que chaque pays a connu d'une façon ou d'une autre que ce soit par la dictature, les guerres civile et d'indépendance. Si la vie quotidienne de son personnage flic principal ou des autres protagonistes du drame est racontée avec soin, c'est sûrement parce que l'auteur vit lui-même en Namibie, et c'est tout ce décor historique, géographique et politique qui est mis en valeur dans L'Heure du chacal. En cela, le roman est une réussite.
On en parle : La Tête en noir n°167
Citation
Clemencia se demanda ce qu'elle détestait le plus : le manque de professionnalisme de ses collègues ou la méfiance et le racisme à peine masqué des Blancs.