Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit du suédois par Marie-Hélène Archambeaud
Paris : 10-18, septembre 2013
400 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-264-05432-6
Coll. "Domaine policier"
Intrigue gelée
Il y a une petite dizaine d'années, les pays nordiques avaient au moins le goût d'un certain exotisme, mais aujourd'hui il n'en reste pas moins que les affaires criminelles sont quasiment les mêmes d'un bout à l'autre des pays occidentaux, ceux-ci partageant les mêmes coutumes, les mêmes mœurs et les mêmes affinités pour le capitalisme en économie et le libéralisme en mœurs. Face au monde ambiant, les policiers suédois ont donc les mêmes problèmes que leurs homologues européens : hiérarchie lourde, relations familiales distendues et rudes, et besoin de trouver le réconfort d'une âme sœur. Ils sont secondés dans leur enquête, parfois en confrontation avec, des journalistes qui cherchent à concilier le besoin de vérité et les attentes du public.
Mémoires gelées se déroule dans une petite ville, isolée, prise dans les neiges, où de nombreuses fermes isolées peuvent servir de repaires pour des criminels. La découverte d'un premier corps abattu soulève bien des questions. D'autant plus qu'après avoir été tué, la victime s'est fait rouler dessus par le véhicule du tueur. Un second meurtre associé trouvera une résonance dans l'histoire tragique d'une jeune fille douze ans plus tôt. Cela donne lieu à une enquête classique et procédurière, menée tranquillement par un tandem formé de Seja, une jeune journaliste, et l'inspecteur Christian Tell, le tout entre deux repas, deux discussions et une tentative de liaison amoureuse.
Le style répond à l'intrigue : calme, posé, sans envolées lyriques, cherchant à reconstruire la banalité de la vie quotidienne des policiers. Comme il s'agit d'une histoire de vengeance, des chapitres alternés renvoient, de manière éminemment classique et qui enlèvent une partie du suspense, au passé des acteurs du drame, aux éléments qui explicitent la vengeance. Tout se dilue dans les flocons de neige, dans les paysages gris où rien ne passe, dans la lenteur des sentiments et les détails psychologiques, dans le quotidien lourd et pesant, dans la répétition qui constitue sans doute une grande partie du travail policier. Rien de bien nouveau, à la limite du banal. Un roman qui se lit vite et s'oublie à la même vitesse.
Citation
Il avait suffisamment l'expérience des auditions pour reconnaitre une personne qui se demande jusqu'à quel point elle doit se montrer sincère.