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Inédit
Tout public
La vie comme elle va
Rarement, le projecteur du roman noir se concentre uniquement sur les victimes, ou les innocents. C'est pourtant le cas avec ce roman d'André Fortin qui, même s'il évoque les vilenies des uns et des autres, va concentrer son attention, et la nôtre, par la même occasion, sur des gens du quotidien, des personnages qui, justement, doivent faire face à des situations qui les sortent de leur cadre habituel. L'intrigue est de facture classique : un promoteur immobilier et son ami, homme politique, aidé par un ancien militaire, veulent mettre la main sur les honneurs et l'argent. Ils peuvent compter sur l'aide intéressée d'un commissaire de police, qui entend monnayer sa passivité et sa nonchalance. Tout pourrait tourner dans le meilleur des mondes entre ces escrocs de bonne tenue sans les inévitables grains de sable : un comptable besogneux et honnête, une voisine amoureuse, et un inspecteur qui aime bien son travail. Peu à peu, André Fortin, avec un style léger et un humour fin, va mettre en mouvement la rencontre des braves gens et des malhonnêtes. Le chat du titre, c'est l'élément déclencheur qui fait basculer l'un des personnages du roman, un petit complice d'un tueur à gages. Tant qu'il s'agit de liquider des ennemis malhonnêtes de son patron malhonnête, pas de souci, mais abattre un gentil comptable avec un gentil chat, c'est une autre histoire. En ouvrant Le Chat Ponsard, il faut appréhender le mot "innocent" dans tous ses sens : non coupable d'une part et aussi proche de la folie. Ce n'est sans doute pas un hasard si,au terme de l'histoire (après un développement ironique sur le fonctionnement d'un prétoire où le coupable est obligé de s'accuser lui-même pour faire émerger la vérité que tous sont prêts à taire), certains des protagonistes se retrouvent dans une maison de repos et semblent y savourer le calme et la justice que le monde extérieur ne semble pas accorder.
On en parle : 813 n°117
Nominations :
Coup de cœur Blues & Polar/Sylvie Turillon 2014
Prix marseillais du polar 2014
Citation
On fumait encore dans les bars à cette époque et, ici particulièrement, on ne se gênait pas. L'odeur de la cigarette fraîche couvrait celle du tabac refroidi.