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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

Dernier verre à Manhattan

Politique - Social - Assassinat MAJ jeudi 21 novembre 2013

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Don Winslow
Isle of Joy - 1996
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Philippe Loubat-Delranc
Paris : Le Seuil, octobre 2013
374 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-02-108421-4
Coll. "Policiers"

Derniers repères

La couverture est parfois un bon indicateur d'un roman, et celle qui prépare la lecture de ce roman de Don Winslow appelle au romantisme, à la rêverie, à la flânerie, à une sorte de nostalgie douce. Après des textes plus âpres et plus contemporains, Don Winslow nous offre ici un texte mélancolique, rythmée par des chanteuses de jazz langoureux, sur le moment où, sans doute, le rêve américain commence à se fissurer, où les personnages presque fitzgéraldiens d'une Amérique riche et "nobiliaire" commencent à se trouver confrontés aux soubresauts du monde moderne.
Walther Withers est, malgré sa jeunesse, un homme de l'ancien temps. Danseur, sachant s'habiller avec distinction, capable de s'introduire dans les milieux huppés et guindés, il a dû quitter la CIA après l'écoulement du réseau de surveillance des pays de l'Est dont il était responsable. Reconverti comme détective privé pour une compagnie qui fouille le passé des gens pour les entreprises, il a entamé une relation avec une vedette montante du jazz sirupeux des cabarets, une égérie liée aux milieux plus ou moins radicaux. C'est dans le cadre de ses activités qu'il est amené à assure la protection d'une femme qui se révèle être la maitresse du futur président des États-Unis. Il sert d'alibi pour leurs nuits de débauche mais se retrouve au cœur de la tourmente lorsque cette femme est retrouvée morte.
Décalqué de manière évidente sur la famille Kennedy, quelques mois avant l'élection présidentielle qui porta John au pouvoir, le roman ne s'intéresse pas à la politique (même si passent les agents secrets, le FBI et les Russes qui tous veulent des informations pour pouvoir faire chanter le futur président) mais plutôt à son personnage central, homme qui cherche à rester fidèle à ses valeurs, ses amours, aux règles de vie proposées par son père. Par delà l'histoire, c'est l'itinéraire de cet homme pour rester honnête dans un monde qui perd ses repères. Le tout est restitué avec finesse et une tendre ironie dans un récit crépusculaire, celui d'un monde où la noblesse perd ses droits devant les arrivistes, celui où les grandes familles bostoniennes puritaines et protestantes disparaissent devant les nouvelles générations arrivistes et vulgaires, où les derniers vestiges d'esprit britannique s'évanouissent comme les flocons de neige au soleil.

Citation

- Mais que doit-on faire au juste quand on es un homme ?
- Protéger ce qu'on aime.
- C'est tout ?
- Ici-bas, lui avait dit son père, on ne peut rien faire de plus.

Rédacteur: Laurent Greusard jeudi 21 novembre 2013
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