King County Sheriff

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samedi 23 novembre

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Roman - Noir

King County Sheriff

Ethnologique - Western MAJ mardi 10 décembre 2013

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 16,3 €

Mitch Cullin
Branches - 2000
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Yoko Lacour
Paris : Inculte, janvier 2011
137 p. ; 20 x 17 cm
ISBN 978-2-916940-46-5

Shérif fais-moi peur

Première scène : un shérif vient de pousser son beau-fils au fond d'un puits. Ce qui constitue de prime abord une marque d'autorité un peu radicale a la mérite de faire entrer le lecteur directement dans le vif du sujet.
King County Sheriff est un long monologue (long poème ou court roman, peu importe) auquel se livre le shérif Branches. Anti-héros parfait, on ne sait finalement pas grand-chose de lui - "Je suis à peine plus haut qu'un crachat et j'ai du gras au bide". Il fait de la loi sa religion et de sa justice LA justice. Héros justicier qui s'est autorisé quelques "conneries" et quelques meurtres, il a sa propre considération de l'ordre. Et dans cet ordre, les Mexicains n'ont pas de place. Shérif consciencieux et violent, raciste et homophobe, il admet que "certains hommes sont plus effrayants que les monstres qu'ils tuent". Et lui, il tue parce que dans son monde on n'a pas toujours droit à l'erreur et qu'il faut bien que quelqu'un fasse le travail. "Dieu n'a rien à voir / avec les express à deux voies / et les routes de campagne / sous ma juridiction / Dieu n'a jamais mis les pieds au Texas / que je sache."

King County Sheriff est surtout un livre à la noirceur inquiétante, un livre qu'on reçoit comme un coup de poing ou une griffure. On est dans le noir, dans une ambiance lourde, pesante, où les chemises collent aux corps et où le vice colle à la morale. La narration en vers libres suit les élucubrations de Branches, mêlant de grands concepts d'éducation puritaine, d'ode au foyer conjugal à des sorties d'une brutalité bestiale. On oscille entre l'admiration de la poésie du narrateur et le choc de la crudité des propos. Crudité de sexe et de morale qui suit la logique du narrateur. Un étonnant tableau d'un Texas poussiéreux où l'on retrouve la fascination pour les armes à feu, la loi et la justice. Et c'est justement parce que son beau-fils a dévié de sa loi que Branches l'envoie au fond d'un puits : J'aurais jamais dû lui acheter ce 9 mm / J'aurais dû lui acheter un chien plutôt." On en ressort étourdi par la beauté et la simplicité de ce voyage dans la tête d'un psychopathe.

Citation

Quand tu te sentiras un homme mon fils / je veux que tu tues cet homme / Je veux que t'aies un bon boulot / que tu m'emmènes loin d'ici et que tu tues cet homme.

Rédacteur: Gilles Marchand dimanche 24 novembre 2013
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