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La Tombe était vide
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Pierre Namia
Paris : Calmann-Lévy, octobre 2013
432 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-7021-4384-1
Coll. "Robert Pépin présente"
Asile de mous
Le privé Louis Kincaid est appelé à l'aide par son père adoptif Philip Lawrence : la tombe où il a enterré sa bien-aimée est menacée. Cette dernière avait jadis été internée dans l'asile psychiatrique de Hidden Lake où elle est morte, asile aujourd'hui désaffecté et promis à la démolition — ainsi que son cimetière. Or lorsqu'on ouvre la tombe, celle-ci est vide ! Et lorsque Charlie, un des derniers aliénés encore présent et bien inoffensif, est retrouvé portant un cadavre de femme, les questions pleuvent : à une certaine époque, Becker, un tueur en série, a hanté la région avant sa mort. Mais est-il vraiment décédé ? Louis Kincaid aura une belle surprise en faisant ouvrir sa tombe et plongera dans les méandres de la psychiatrie pour en révéler les aspects les plus sombres...
Le récit de privé (et non "l'inspecteur" Kincaid de la quatrième de couverture - Louis Kincaid est bien détective privé de son état) continue d'exister bon an mal an, comme tous les sous-genre, avec son association d'auteurs et son lectorat souvent nostalgique d'un certain "âge d'or" présumé, en y ajoutant parfois une touche ethnique (S. J. Rozan). Cet effort est un de ces romans de série qui, fut un temps, serait sorti en poche parmi les six ou huit parutions mensuelles de la "Série noire"... Ce qui ne veut pas dire que le tout soit mauvais : plutôt bien écrit (et bien traduit), il offre quelques péripéties intéressantes, une plongée toujours fascinante dans l'univers de la psychiatrie (sans donner dans le recopiage Wikipédia), une intrigue embrouillée à souhait où plusieurs récits s'entremêlent et l'une des révélations finales est même bien sentie. Mais l'ensemble reste lisse, classique, sans jamais vraiment décoller et trop long, plaie du genre actuellement. Le décor d'un immense asile psychiatrique désert où rôde un tueur a tout pour générer l'angoisse, mais là, non, peut-être par trop grande fidélité au genre (les ayatollahs du privé outre-Atlantique ayant la fâcheuse manie de se déchaîner dès qu'on transgresse le DOGME). Si vous êtes nostalgique des "Série noire" des années 1980-1990, vous pouvez y aller en confiance, sinon...
Pour la petite histoire, comme le narrait la romancière T. J. MacGregor, si les auteurs féminins outre-Atlantique prenaient souvent des pseudos à initiales, c'était pour être jugées sur leurs qualités, certaines chroniqueuses des gazettes un peu trop politiquement correctes pratiquant la grille de lecture automatique auteur féminin = forcément génial, auteur masculin = forcément nul...
Citation
Il détestait les fêtes. Thanksgiving et Noël. Autant de raisons de céder à cette petite mais forte partie de lui qui tendait à se réfugier dans le silence et la solitude.