Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Dominique Chevalier
Paris : Le Masque, octobre 2013
332 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7024-4029-2
Coll. "Grands formats"
Boulot ordinaire
Lorsque nous regardons des séries télévisées ou des films mettant en scène la vie criminelle, nous sommes confrontés aux actions violentes, illégales des bad guys et des répercussions que cela entraîne parfois sur leur vie privée. Toutefois, comme toute vie, celle des truands est aussi faite de longs moments d'inaction, de travaux quotidiens, de plages calmes arrachées au monde professionnel envahissant pour pouvoir bouquiner ou apprécier un peu de poésie. Little Rock tourne autour de ce thème : ce chef du gang est un homme intelligent qui a cloisonné sa vie de manière à éviter les ennuis comme ça il peut savourer son petit métier de brocanteur, lire et, de temps en temps, accepter de renseigner un client. Cela lui permet surtout d'observer certains de ses hommes dans leurs activités. Nous allons donc suivre deux nouvelles recrues, Swin et Kyle, deux jeunes hommes un peu paumés, un peu feignasses, chargés de transporter la drogue d'un État à l'autre, pris en charge par Bright. Bright officie comme gardien d'un parc national de l'Arkansas. Pour les habitants du coin, Swin et Kyle seront ses assistants, mais pour l'administration ils n'existent pas. Ils s'installent, font les courses, boivent le coup avec d'autres policiers locaux et l'un d'eux entame même une liaison avec une infirmière. Le récit rend compte de leur quotidien, ponctué de déplacements longs et routiniers pour approvisionner en drogue les revendeurs, les courses au supermarché et la vie de couple. Tout pourrait s'avérer idyllique sans l'inévitable convoitise de l'un ou l'autre. Loin des clichés, Little Rock cerne au plus près des petits truands, deux nervis qui veulent juste glandouiller, y compris en acceptant des boulots pas très honnêtes et en étant prêts à enterrer un cadavre de temps en temps, et un chef qui veut juste assez de calme pour savourer un bout de tarte et la lecture de ses chers poètes. Aucune flamboyance stylistique puisqu'il faut rendre l'atmosphère rurale, et dépeindre séchement le quotidien de ces braves gens qui trafiquent ou tuent comme si tout cela était un aspect normal de leur travail.
Citation
Il restait vigilant, faisait ses transactions, cuisinait la ragougnasse de Bright, vérifiait la propreté du parc, souriait aux vieilles dames et une fois de temps en temps emmenait Kyle au Stumbler pour qu'il fasse la risette aux flics.