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Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Charlotte Drake, Patrick Vandar
Paris : Jean-Claude Lattès, octobre 2013
396 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-4272-9
Espion, lève-toi
Stockholm, 1990. Le journaliste indépendant Tobias Meijtens, connu pour avoir dénoncé une affaire de corruption, s'intéresse à la mort d'un homme tombé d'une falaise. Le défunt est censé être albanais, sauf qu'en ce pays, il n'a aucune existence légale ! Mijtens découvre qu'il s'agit en fait d'Eric Lindman, un natif de Suède et activiste politique. Celui-ci a disparu vingt-cinq ans plus tôt suite à une affaire qui l'a vu accusé d'être "Tristan", un espion à la solde de l'Union soviétique. Mais au fil des témoignages des anciens du "groupe des trois" de l'université de Stockholm, le journaliste découvre des zones d'ombre. Lindman était-il vraiment Tristan ? Et si, au contraire, le véritable espion l'avait assassiné ?
Prix du "Meilleur premier roman policier" en Suède en 2011, cette œuvre, quoique contemporaine, relève plutôt de l'espionnage de papa à l'époque où tout le monde épiait tout le monde et où le système fonctionnait en circuit fermé. En ce temps-là, le rôle des espions était surtout de surveiller ou de tuer d'autres espions... On plonge donc dans ce passé où des jeunes gens rêvaient du matin du grand soir en refaisant le monde dans les chambres universitaires et les cafés enfumés. L'ennui, c'est que pour qui n'est pas forcément fan de politique, toutes ces discussions sur la fidélité au parti et qui prêtait ou non allégeance à Moscou devient un brin indigeste, l'enquête prenant la forme d'un Marabout d'ficelle classique où chaque témoignage apporte un élément. Quant à "l'écriture à couper le souffle", sans remettre en question le travail des traducteurs, elle est peut-être restée sur la table de travail : le tout se déroule principalement en dialogues, sans une note d'atmosphère ou une description pour alléger le tout, si bien que ceux en manque d'exotisme seront déçus. Et comme pas un seul des personnages n'a vraiment de trait de personnalité (pas même deux ou trois gimmicks pour personnage de série télévisée), il fait bien froid dans ce grand édifice... L'explication finale débouchant sur une amorce de scandale est intéressante, mais il faut en passer par des pages et des pages de bla-bla avant d'en arriver là. Décidément, la doxa du "si c'est suédois, c'est forcément génial" ne cesse d'avoir du plomb dans l'aile...
Citation
Hanna avait coutume de dire que s'il avait fait preuve dans sa vie d'autant d'ordre qu'avec ses carnets, il aurait pu aller aussi loin qu'il souhaitait.