Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Johanne Le Ray
Paris : Rivages, octobre 2013
254 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2646-4
Coll. "Noir"
Cinémadrama
La société est un nid de maitres-chanteurs. Jim Thompson nous a habitué, dans certains de ses romans, à voir les plans de ses héros contrecarrés non pas par la persévérance des forces de l'ordre ou des aléas de la vie ordinaire, mais par l'irruption d'un maitre-chanteur. Dans Un meurtre et rien d'autre, Joe, qui s'occupe avec sa femme d'un cinéma dans une petite ville de province américaine, va attirer à lui non pas un mais un essaim de maitres-chanteurs. Pourquoi ? Peut-être parce qu'il a épousé des années auparavant Elizabeth, dernière d'une lignée de notables qui tentait bon gré mal gré de maintenir à flot un cinéma - Joe aimant plus la salle dudit cinéma qu'Elizabeth pour laquelle est petit à petit née une certaine affection. Mais Elizabeth a commis un impair : celui de faire venir Carol, une jeune femme ordinaire mais qui va faire tourner la tête de Joe. Le triangle amoureux n'étant pas tenable, Elizabeth concocte un plan visant à la faire croire morte dans un accident de feu qui prendra son départ dans la salle de projection, histoire de toucher la prime d'assurance. Si initialement tout se déroule comme prévu, comme toujours chez Jim Thompson, l'étau va peu à peu se refermer sur les coupables du fait même de ces maitres-chanteurs qui acculent Joe, qui finira par commettre un ultime impair. À cette intrigue, Jim Thompson ajoute l'univers du cinéma, la lutte entre les grandes chaines et les petits indépendants, et nous offre un moment de pur délice quand Joe négocie sur fond de syndicats - où comment montrer l'absurdité d'un système. Le roman est particulièrement bien ficelé, la tension née d'un acte délicteux monte progressivement, et l'on se prend de sympathie pour Joe, encerclé de toutes parts par des personnes au moins aussi malhonnêtes que lui. Jubilatoire !
Précédemment paru sous le titre : Cent mètres de silence
Citation
Il y a des trucs si moches et si mensongers qu'on voudrait qu'ils ne se prétendent pas si bien intentionnés, comme ça on pourrait pousser un hurlement sans pour autant se donner en spectacle.