Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Dominique Letellier
Paris : Folio, octobre 2013
520 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-07-044969-9
Coll. "Policier", 709
Le destin vous rattrape toujours
Carlene Thompson nous a habitué à ce genre de thriller : un petit nombre de personnages, des non-dits, des familles où les problèmes d'argent ne se posent pas forcément, une violence plus familiale et diffuse, psychologique, voire psychanalytique que née des sombres forces du crime mafieux. L'intrigu justemente tourne autour de Diana, une jeune femme qui vit tranquillement avec son oncle, un ancien professeur d'université. La secrétaire du professeur, Penny, est devenue une amie. Un soir Diana se rend chez elle lorsque sa maison explose. On peut sauver, Willow, sa fille, mais Penny se retrouve entre la vie et la mort à l'hôpital. C'est alors qu'intervient la "famille" de Penny : son mari que personne ne connaissait, un riche promoteur, sa sœur et son beau-frère. Les trois personnages sont étranges. Le mari a une réputation d'homme sanguin et colérique (il est soupçonné d'avoir poussé sa première femme par la fenêtre et d'avoir collaboré à la mort de son père), quant à sa sœur, elle est lunatique et obsédée par l'idée d'être trompée. Mais un autre acteur est intervenu en la personne du jeune Tyler, celui qui a sauvé Willow et qui depuis semble se trouver toujours au bon endroit, au bon moment...
Le titre anglais fait référence au fait de fuir, même si peut-être cela ne fonctionnera pas car You Can Run se traduit par "Tu peux (toujours) courir". À l'inverse, le titre français lui, évoque plutôt l'idée de se cacher. Dans les deux cas, nous sommes, de toute façon, face à une grande menace. Et d'habitude dans ce genre de thriller intimiste, Carlene Thompson, excelle et glisse les ingrédients nécessaires du genre - un conflit familial fort, des secrets de famille, un enfant qu'il faut protéger, un beau ténébreux, une histoire d'amour naissante... Mais accumuler les éléments nécessaires ne suffit pas toujours. Bref : on a connu l'auteur plus inspirée. Ici, l'intrigue est un peu poussive, les personnages se perdent dans les allers-retours entre l'hôpital, l'hôtel et leur maison. La résolution finale, dans la pure tradition agatha christienne avec le coupable qui annonce tout son plan machiavélique, est aussi légère qu'un gâteau à la crème alsacien. Certes, Carlene Thompson fait le boulot, et l'histoire se laisse lire en maintenant une envie presque constante d'aller au bout de son intrigue, mais sans grand frisson, sans grande passion, comme un produit de consommation courante alors qu'on attend un repas de fête.
Citation
Son regard plein d'effroi courut jusqu'à maman qui ne bougeait pas, allongée là, dans la piscine, alors que le feu dévorant rampait sur elle.