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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'espagnol par Marianne Millon
Gennevilliers : Prisma, novembre 2013
356 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-8104-0472-8
Coll. "Noir"
Drug story
Dans un monde parfait, les gens sont gentils et généreux, et même les truands font "honnêtement" leur trafic et le monde pourrait tourner rond. Mais cela ne devait pas plaire aux divinités et la convoitise a été inventée pour donner un peu de piment à l'existence. La convoitise, c'est tout d'abord l'argent sous ses différentes formes. Ramon Palomar glisse au milieu de voyous et de putes un gros tas de drogue. Deux convoyeurs doivent apporter les deux valises bourrées de poudre blanche, mais l'un d'eux décide de se faire la malle avec les deux valises (un comble !). Alors le patron, des gitans envoyés en renfort, le deuxième convoyeur bref tout le monde sauf le premier convoyeur se met à courir après la drogue. Mais la convoitise, c'est aussi le désir de s'approprier la beauté des femmes. Une superbe prostituée, amoureuse du premier traitre, est alors utilisée par le patron pour récupérer sa drogue. Enfin, c'est aussi la convoitise d'un statut social : le comptable des truands voit dans cette drogue l'occasion de repartir à zéro. Bien entendu, dans un monde parfait, tous les désirs de chacun sont satisfaits. Dans la réalité, chaque chose se fait au détriment des autres. C'est de là que part le roman noir, du choc que provoque cette convoitise et des interactions violentes entre les différents désirs qui combinent l'argent, le pouvoir et le sexe. L'histoire va donc suivre les différents personnages et les passages de relais des valises. Rendu par un style efficace et nerveux, qui bascule en quelques secondes entre une description amoureuse et l'horreur d'un meurtre à l'acide, le roman montre comment le désir s'empare des êtres, comment il aveugle : la plupart du temps, les truands qui trahissent savent que le parcours risque de mal finir, mais ils tentent quand même l'aventure. C'est en cela que le roman noir se rapproche de la tragédie, comment il oppose les désirs et la réalité. C'est pour cela sans doute qu'il n'y a même pas besoin de policiers dans le roman. Les voyous classiques, quelques militaires en délicatesse avec la loi et les clans de gitans qui se pourchassent entre Espagne, Portugal et Afrique du Nord suffisent à jouer cette comédie éternelle, cette quête obstinée pour obtenir quelque chose qui au final vous échappe et vous laisse un goût amer au figuré comme au sens propre (le sang que vous recrachez en mourant).
Citation
Un boss qui manipule ces quantités de produit doit être un super méchant pour survivre dans ce brouhaha perpétuel de funambulisme illégal.