Plein gaz

On sert plus à rien. Les habitants des quartiers, ils n'ont même plus l'espoir qu'on vienne les aider, c'est fini.
Cédric Jimenez - BAC Nord
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Nouvelle - Thriller

Plein gaz

Social - Gang - Urbain MAJ vendredi 28 février 2014

Note accordée au livre: 1 sur 5

Poche
Réédition

Tout public

Prix: 6 €

Stephen King & Joe Hill
Throttle - 2009
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Antoine Chainas
Paris : Jean-Claude Lattès, janvier 2014
110 p. ; illustrations en noir & blanc ; 19 x 12 cm
ISBN 978-2-7096-4383-2

Route 666

Cette nouvelle est originellement sortie dans une anthologie remontant déjà à 2010, en hommage à Richard Matheson. Et c'est bien là que le bât blesse, car la démarche de coller une nouvelle dans un recueil — même si, bien sûr, elle est destinée à en être le principal atout commercial — est bien différente de celle de la vendre indépendamment. Surtout que cet hommage à Duel semble étrangement froid : si on nous décrit une scène d'action après l'autre, on ne nous les fait pas toucher du doigt, ce qui est un comble vu la qualité d'atmosphère que Stephen King sait faire passer. On a donc plus l'impression d'être chez un énième émule de James Patterson. La nouvelle originale avait quelque chose de primordial, basique, une longue montée en puissance illustrant un des thèmes souvent traités par le grand Matheson : la résurgence de la part d'animalité en chacun de nous. Là, on a l'impression que le principe hollywoodien de la séquelle est respecté : un gang de motards délinquants (bien sûr) tous vétérans d'une guerre ou une autre (évidemment) affrontent le monstre de métal, et le fait de donner au camionneur un mobile bien prosaïque qu'on sent venir à cent mètres — et reposant sur une coïncidence que Ponson du Terrail n'eût point renié — nie ce côté fantastique du quotidien à la base de la nouvelle. Si la moelle du récit est à trouver ailleurs, à savoir dans la relation conflictuelle entre un père et son fils peu reluisant (ce qui pourra faire gloser à l'envi sur son côté cathartique), alors les auteurs sont passés à côté de leur thème... Avoir publié l'anthologie avec un bandeau eut été plus honnête (encore qu'elle ait été contestée, composée majoritairement de suites ou préquelles signées d'auteurs oubliés comme John Shirley ou Nacy Collins, plus le scénario de l'adaptation du Conjure Wife de Fritz Leiber — qui ? — par Matheson et Charles Beaumont, ce qui doit intéresser une poignée de chercheurs-de-poils–sur-œuf comme votre humble serviteur), mais là, même avec des bonnes feuilles du nouveau roman de Joe Hill dont on reparlera bientôt pour gonfler le nombre de pages, à six zorros le bout, soit le prix d'un bon poche, ça sent un chouïa l'arnaque... En tout cas, voilà qui donne envie de se replonger dans l'œuvre de Richard Matheson, ce qui n'est jamais une mauvaise chose !

Citation

Vince ne voyait pas d'inconvénient à se faire du fric avec la dope, mais il n'avait strictement aucune confiance en ceux qui étaient assez dépravés pour en prendre.

Rédacteur: Thomas Bauduret mercredi 29 janvier 2014
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page