Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
Saga Algeria
Alors que l'on réédite son Dies irae, John C. Patrick continue son chemin dans un genre mutant, quelque part entre le polar, l'espionnage et le roman historique — en effet puisque l'action de ce roman se déroule au du siècle dernier, on peut parler de roman historique. Sur une base de polar, soit l'enquête menée par un officier parachutiste visant à démanteler un odieux réseau de prostitution fournissant en chair fraîche des bordels d'Europe, l'auteur brasse une véritable fresque qui va de l'Algérie des années 1950 jusqu'à un certain jour à Dallas. Dans ce petit monde, la politique politichienne comme la grande politique ne cessent de s'interpénétrer avec un souffle assez impressionnant, mêlant des années entières d'histoire en restant toujours ancré dans la réalité. C'est là que le bât blesse : si l'on n'est pas passionné par cette période, cette accumulation de faits peut finir par devenir rébarbative, d'autant que, rançon du genre espionnage, il ne faut pas s'attendre à des personnages bien dessinés ou une quelconque finesse psychologique. Mais en ce cas, on peut arguer que le lecteur s'est trompé de roman... D'autant que la littérature se rattrape par le style : en apparence simple, sec et dégraissé, il a l'élégance de dissimuler des phrases d'une grande beauté composées de façon minutieuse. Le vertige typique du roman d'espionnage et le côté documentaire sont donc respectés, sans les a priori idéologiques gâchant une partie du genre, et le souffle de l'Histoire avec un grand H passe effectivement jusqu'à un final en demi-teinte. L'ensemble est certes plus âpre que les romans d'aventure prémâchés, décérébrés et plus ou moins propagandistes qui recommencent à envahir les étals, mais mérite largement que l'on fasse l'effort d'entrer dedans...
Citation
Loin des landes désertes hachées par les rafales de vent de l'Atlantique, la vie politique bruissait en métropole et dans cette Algérie traversée par les bourrasques de l'Histoire.