Contenu
Poche
Réédition
Tout public
Traduit de l'espagnol (Mexique) par François Gaudry
Paris : Points, février 2009
170 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-7578-1112-2
Coll. "Roman noir", 2094
La guillotine tranchera trois fois... voire un peu plus
Lorsque Feliciano Velasco y Borbolla de la Fuente approche le grand Pancho Villa, c'est pour lui vendre ce dont il est le plus fier au monde : sa guillotine. Attention, pas une simple guillotine : elle est bien mieux que ses consœurs françaises, en bois de noyer, avec du fer forgé, des poulies hollandaises et tout et tout. Parfaite pour trancher des têtes et faire la fête. Ce à quoi Velasco n'avait pas pensé, c'est que Pancho Villa n'allait pas lui laisser d'autre choix que de se mettre au service de son armée, afin de s'occuper lui-même de ce nouveau symbole révolutionnaire.
Velasco se serait volontiers contenté d'empocher une somme rondelette avant de repartir chez lui, retrouver des hommes et des femmes issus du même milieu aristocratique que lui. Mais le voici en uniforme, parcourant le Mexique, montant et démontant sa guillotine au gré des exécutions. Mais quelle aura, quelle classe de pouvoir couper les têtes des ennemis du peuple et de rentrer ainsi dans l'Histoire, au point de rendre la fusillade vulgaire et la pendaison passée de mode. L'effroi provoqué par son invention est tel que les ennemis reculent avant même de combattre. Velasco monte en grade et se prend au jeu, devenant un intime de Villa, serrant la main de Zapata et signant des autographes dans les rues de Mexico.
Arriaga manie un humour aussi tranchant qu'une lame, faisant d'un anti-héros aristocrate un véritable héros de la Révolution mexicaine. On suit les doutes de son personnage principal, ennuyé à l'idée de réduire la taille de ses amis d'enfance, mais tellement fier de voir à quel point sa machine est une perfection. Les situations cocasses se succèdent au rythme des avancements et des déchéances du personnage principal, sans cesse tiraillé entre ses origines aristocrates et le monde dans lequel il évolue par obligation et par amour de sa guillotine. On a rarement autant ri autour de têtes coupées...
Citation
Le public applaudit pour le féliciter. Les cameramen de la Mutual furent ravis. Samaniego avait vraiment l'air d'un ennemi de la Révolution [...]. Et puis il avait assez de filles pour assurer de spectaculaires évanouissements quand la tête de leur père roulerait par terre...