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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

La Dette

Social - Vengeance - Guerre MAJ mercredi 26 février 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Mike Nicol
Payback - 2011
Traduit de l'anglais (Afrique du Sud) par Estelle Roudet
Paris : Ombres Noires, mars 2013
556 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-08-127793-9

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Comment se débarrasser du passé ? C'est la question auxquels tous les pays qui ont été en proie à la guerre civile sont un jour ou l'autre confrontés. Il reste des dettes, des dettes de sang entre les victimes et les bourreaux, entre ceux qui à un moment ou à un autre ont profité de la situation, entre les différents clans qui se sont battu pour prendre ou conserver le pouvoir.
Mace et Pylon ont été deux trafiquants d'armes liés aux mouvements révolutionnaires angolais mais qui ont surtout profité des livraisons d'armes pour mettre un paquet d'argent de côté. À présent que la guerre est finie, que l'Afrique du Sud a rompu avec l'apartheid, ils se sont reconvertis dans la sécurité et attendent le moment adéquat pour faire revenir leurs capitaux frauduleux. Mace s'est même marié, a eu une petite fille, et entend oublier son passé. Mais les dettes s'accumulent et arrivent en même temps car plusieurs affaires anciennes vont le replonger dans ce lourd passé : un truand local a besoin de ses services et l'oblige à l'aider entre un chantage et le rappel d'une vieille dette. Une femme de son ancienne vie vient lui demander un coup de main et Shemina February, une avocate (dont les traits lui rappellent vaguement quelque chose), va s'opposer à lui. Au milieu du roman de Mike Nicol resurgissent également des cadavres très anciens de l'esclavage, enjeux mémoriels et de pouvoirs, qui renvoient au désarroi du personnage central, comme une parabole sur des crimes enterrés mais qui refont surface. Lorsque le pays s'est livré à la guerre civile, à une brutalité étatique forte et à une riposte révolutionnaire violente, et que la reconstruction sur les décombres de l'ancienne société a accentué les clivages sociaux, la violence est omniprésente. Les règlements de compte entre anciens camarades et opposants, les liens troubles que les mouvements de libération ont dû entretenir avec le crime organisé sont rendus avec justesse à travers une intrigue crédible et un style qui rend compte de l'aspect tragique des choses : on veut changer de vie mais le peut-on vraiment ?
Servi par une écriture qui s'attarde sur des détails pour présenter autant la psychologie des acteurs du drame que la vitalité débordante d'une société en mutation qui se cherche, à l'exemple d'anciennes caves sous les maisons coloniales où les cages pour les esclaves des siècles précédents peuvent encore servir aujourd'hui, La Dette, premier volet d'une trilogie sur la vengeance, montre combien il faut de temps pour qu'un homme ou une société puisse retrouver la paix.

Citation

Elle s'effondra et il se jeta sur elle. En profita pour bien la peloter dans la chute. La gamine hurla.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 26 février 2014
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