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Un vent de cendres
Grand format
Inédit
Tout public
260 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-207-11736-1
Coll. "Sueurs froides"
Actualités
- 23/01 Édition: Parutions de la semaine - 23 janvier
- 27/11 Prix littéraire: Les 20 meilleurs livres de 2014 selon Lire
Mercredi 26 novembre, au Grand Palais, le magazine Lire délivrait son palmarès des ouvrages de l'année selon des genres et des catégories nombreuses, hétérociltes et quelque peu oublieuses. Si l'on peut se réjouir du Meilleur livre attribué au Royaume, d'Emmanuel Carrère, tant le roman a fait parler de lui et tant il a su se faire oublier à son corps défendant des grands prix littéraires, on peut avoir des avis circonspects sur la nomenclature. Pourquoi différencier polar et roman noir, et décerner le premier à un roman noir et le second à un roman qui ne l'est pas ? Pourquoi deux catégories pour la littérature policière et aucune pour les littératures de l'imaginaire ? Et l'on pourra toujours regretter que la jeunesse se trouve restreinte aux romans (quand on voit la quantité de très beaux albums), et que les beaux livres se retrouvent hors compétition. Quoi qu'il en soit, les lauréats et nombre de finalistes sont très k-librés, de la révélation étrangère avec Le Fils, de Philipp Meyer, au récit pour Tristesse de la nuit, d'Éric Vuillard, en passant la biographie (Fouché : les silences de la pieuvre, d'Émmanuel de Waresquiel) et l'enquête (Extra pure : voyage dans l'économie de la cocaïne, de Roberto Saviano).
Palmarès :
Meilleur livre :
Lauréat : Le Royaume, d'Emmanuel Carrère (P.O.L.).
Meilleur roman étranger :
Lauréat : Et rien d'autre, de James Salter (L'Olivier).
Finalistes : Les Réputations, de Juan Gabriel Vásquez (Le Seuil) & Le Chardonneret, de Donna Tartt (Plon).
Meilleur roman français :
Lauréats : Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal (Vertical) & L'Amour et les forêts, d'Éric Reinhardt (Galimard).
Finalistes : La Petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon (Actes Sud) & En finir avec Eddy Bellegueule, d'Édouard Louis (Le Seuil).
Révélation étrangère :
Lauréat : Le Fils, de Philipp Meyer (Albin Michel).
Finalistes : Entre les jours, d'Andrew Porter (L'Olivier) & Le Tabac Tresniek, de Robert Seethaler (Sabine Wespieser).
Révélation française :
Lauréat : Les Rands, de Sylvain Prudhomme (Gallimard).
Finalistes : Si le froid est rude, d'Olivier Benyahya & La Condition pavillonnaire, de Sophie Divry (Noir sur Blancc/Notabilia).
Premier roman français :
Lauréat : Debout-payé, de Gauz (Le Nouvel Attila).
Finalistes : Dans le jardin de l'ogre, de Leïla Slimani (Gallimard) et Tram 83, de Fiston Mwanza Mujila (Métailié).
Premier roman étranger :
Lauréat : Notre quelque part, de Nii Ayikwei Parkes (Zulma).
Finalistes : Le Ravissement des innocents, de Taiye Selasi (Gallimard) & Le Complexe d'Éden Bellwether, de Benjamin Wood (Zulma).
Récit :
Lauréat : Tristesse de la terre, d'Éric Vuillard (Actes Sud).
Finalistes : Le Météorologue, d'Olivier Rolin (Le Seuil) & Amour de pierre, de Grazyna Jagielska (Les Équateurs).
Polar :
Lauréat : Après la guerre, de Hervé Le Corre (Rivages).
Finalistes : Ombres et Soleil, de Dominique Sylvain (Viviane Hamy) & Un vent de cendres, de Sandrine Collette (Denoël).
Roman noir :
Lauréat : Une terre d'ombre, de Ron Rash (Le Seuil).
Finalistes : 911, de Shannon Burke (Sonatine) & Ne reste que la violence, de Malcolm Mackay (Liana Levi).
Enquête :
Lauréat : Extra pure : voyage dans l'économie de la cocaïne, de Roberto Saviano (Gallimard).
Finalistes : Smart : enquête sur les Internets, de Frédéric Martel (Stock) & Une si jolie petite fille, de Gitta Sereny (Plein Jour).
Biographie :
Lauréat : Fouché : les silences de la pieuvre, d'Émmanuel de Waresquiel (Tallandier/Fayard).
Finalistes : Jules Ferry, de Mona Ozouf (Gallimard) & Notre Chanel, de Jean Lebrun (Bleu autour).
Histoire :
Lauréat : Le Feu aux poudres : qui a déclenché la guerre en 1914 ?, de Gerd Krumeich (Belin).
Finalistes : La Chute de Rome, de Bryan Ward-Perkins (Alma) & Dictionnaire amoureux de la Résistance, de Gilles Perrault (Plon/Fayard).
Autobiographie :
Lauréat : Et dans l'éternité je ne m'ennuierai pas, de Paul Veyne (Albin Michel).
Finalistes : Un homme amoureux, de Karl Ove Knausgaard (Denoël) & Les Feux de Saint-Elme, de Daniel Cordier (Gallimard).
Sciences :
Lauréat : Le Code de la conscience, de Stanislas Dehaene (Odile Jacob).
Finalistes : Plaidoyer pour la forêt tropicale, de Francis Hallé (Actes Sud) & Pasteur et Koch, de Annick Perrot & Maxime Schwartz (Odile Jacob).
Voyage :
Lauréat : Les Oies des neiges, de William Fiennes (Hoëbeke).
Finalistes : Pô, le roman d'un fleuve, de Paolo Rumiz (Hoëbeke) & L'Oural en plein cœur, d'Astrid Wendlandt (Albin Michel).
Bande dessinée :
Lauréat : La Technique du périnée, de Ruppert & Mulot (Dupuis/Aire Libre).
Finalistes : L'Arabe du futur, de Riad Sattouf (Allary Editions) & Moi, assassin, d'Antonio Altarriba & Keko (Denoël Graphic).
Jeunesse :
Lauréat : Adam et Thomas, d'Aharon Appelfeld (L'École des loisirs).
Finalistes : Humains, de Matt Haig (Hélium) & Le Livre de Perle, de Timothée de Fombelle (Gallimard jeunesse).
Livre audio :
Lauréat : Éloge de l'ombre, de Junichirô Tanizaki, lu par Angelin Preljocaj (Naïve).
Finalistes : L'IInsoutenable légèreté de l'être, de Milan Kundera, lu par Raphaël Enthoven (Gallimard) & Une femme aimée, d'Andreï Makine, lu par Bertrand Suarez-Pazos (Thélème).
Liens : Moi, assassin |Tristesse de la terre : une histoire de Buffalo Bill Cody |Après la guerre |Le Chardonneret |Une terre d'ombre |911 |Une si jolie petite fille : les crimes de Mary Bell |Maylis de Kerangal |Hervé Le Corre |Dominique Sylvain |Ron Rash |Lire - 10/09 Festival: Table ronde polar au Livre sur la place (Nancy)
Gothique rural
Philippe Bouin avait déjà traité du vin dans son délicieux roman Le Vignoble du diable, quant à La Nuit, il s'agissait d'un mélodrame flamboyant en pleine campagne : est-ce là le retour du polar "rural" (qualificatif qui n'a rien d'insultant, sinon pour les kritiks salonnards bien parisiens) ? Un polar qui, ici, se mêle de mélodrame et presque de roman gothique, avec ce seigneur défiguré cloîtré au fond de son manoir ou presque et qui voit arriver le quasi-sosie de son grand amour. Ce second roman de Sandrine Collette jouerait-il la carte néo-rétro un peu galvaudée ? Pourtant, la narration est bien actuelle, avec ce style très factuel, haché, négligeant parfois le carcan du verbe-sujet-complément, évitant l'écueil du téléfilm pour se rapprocher de la poésie déstructurée d'un auteur comme Jan Thirion. La saison des vendanges est l'occasion de rassembler un microcosme dans un lieu donné, ici le domaine de Vaux, en pleine terre viticole. C'est là que débarquent Camille et son frère Mo. Camille qui présente une ressemblance troublante avec Laure, l'épouse d'Andreas, le maître des lieux. Or Laure est morte dans un accident de voiture qui a laissé Andréas défiguré et a handicapé son frère Octave qui gère le château. Octave qui n'est pas indifférent à Camille qui, peu à peu, ressent un sentiment trouble pour ce boîteux couvert de cicatrices... On sent poindre le drame, subtil comme cette électricité annonçant l'orage ; et si la révélation finale est un rien éculée, l'ensemble est un beau roman d'atmosphère feutrée évoquant parfois le grand Georges-Jean Arnaud. À découvrir...
Citation
Elle devine au fonds de la pièce l'entrée qui ouvre le dédale et les salles creusées à même la roche dont leur a parlé Lubin. Quarante-deux mille bouteilles classées par années, par millésime, par cuvées. Remuées à la main, un tour à gauche, un tour à droite sans jamais se toucher.