Quand les colts fument... on l'appelle Cimetière

L'inspecteur sourit. En général, les escrocs ne sont pas physiquement dangereux. Suffit seulement de les choper, car ils changent souvent de domicile, de noms aussi, surtout dans une époque où deux et deux ne font plus quatre. Mais il faut avoir de la patience et du flair.
Jean Mazarin - Zazou
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

DVD - Western

Quand les colts fument... on l'appelle Cimetière

Tueur à gages - Chantage MAJ jeudi 06 mars 2014

Note accordée au livre: 4 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 12,99 €

Giulano Carnimeo
Gli fumavano le Colt... lo chiamavano Camposanto - 1971
Alignan-du-Vent : Artus, mars 2014
1 DVD VOST/VF Zone 2 ; couleur ; 19 x 14 cm
Coll. "Western européen"

Terreur masquée

À Arlington, en plein Ouest sauvage américain, de riches propriétaires terriens sont rançonnés par une bande de malfrats commandée par un homme (dont l'identité est évidemment énigmatique) en échange de leur sécurité : leur troupeau n'est pas décimé, leur eau n'est pas empoisonnée, et leurs récoltes ne sont pas détruites. John McIntire est de ces propriétaires agressés, mais tout va changer car il a battu le rappel de ses deux fils partis à Boston dès leur plus jeune âge parfaire leur éducation. Ces deux fils d'Irlandais, orphelins de mère, sont assurément des forces de la nature qui vont sonner la révolte. Sauf que... nous sommes dans un western spaghetti, qui plus est scénarisé par Enzo Barboni, dont le succès des "Trinita" a accéléré la mutation du genre vers le comique. Cependant, malgré son titre improbable, ce film n'est pas que comique. Le scénario est très intelligent avec trois axes qui relient autant de couples de personnages. En dehors de nos deux Irlandais qui ne savant pas manier d'armes à feu dans un pays où les nourrissons tètent le moindre revolver, il va y avoir deux peones adeptes du couteau, des bagarres et des simagrées ainsi que deux tueurs à gages, L'Étranger (ou Camposanto) et Le Duke, dont les rapports et les dialogues vont détonner. Pour les interpréter, l'Italien Gianni Garko et l'Autrichien William Berger, deux habitués du western spaghetti, et qui dans ce film, avec leur gueule moustachue sérieuse, sont comme deux frères, deux fils de pute, qui ont chacun un contrat à régler et, c'est bien connu : un contrat est un contrat. L'on se doute (et eux aussi) qu'ils vont être amenés à se confronter en un duel final, mais tout l'intérêt du film réside justement en la découverte de ce fil qui progressivement les rapproche inéluctablement. Camposanto est lié aux McIntire car le père l'a sauvé enfant de meurtriers. Les McIntire sont eux-mêmes liés aux deux peones qui leur vouent respect et fidélité. Le film offre son lot de clichés avec une bataille générale dans un saloon qui traine un peu en longueur, une séance d'apprentissage du tir et une rencontre dans un monastère. Il oublie l'ajout d'un personnage féminin, mais les deux Irlandais avec leur lait qui leur sortirait du nez pour peu qu'on leur presse apportent cette touche féminine nécessaire. On boit beaucoup (le Duke a un étrange gobelet auquel il ne faut pas toucher), on se fracasse encore plus sur une musique digne de Ennio Morricone, et surtout on défouraille à tout va et à toutes armes pour pacifier un pays où shérif et juge sont impuissants. Le film est très rythmé avec des cadrages intéressants, des portraits léchés et des couleurs vives. Le tout rend ce western vraiment plaisant et (un peu) atypique. Un vrai régal pour l'amateur du genre exigeant avec une fin réjouissante et légèrement amorale teintée d'un humour particulièrement bien distillé.

Quand les colts fument... on l'appelle Cimetière (87 min.) : réalisé par Giuliano Carnimeo sur un scénario de Enzo Barboni. Avec : Gianni Garko, William Berger, Chris Chittell, John Fordyce, Ugo Fangareggi...
Bonus. "Une balle pour Camposanto" (23 min.  documentaire sur le film). "Viva Camposanto !" (30 min. ; entretien avec Curd Ridel). Diaporama. Bandes-annonces.

Citation

- Hey Duke ! Tu vas vers le sud.
- Exactement, frérot. Si tu vas au nord...
- Comme tu veux. Mais, pourquoi "frérot" ?
- Tu me ressembles beaucoup. Toi aussi tu es un grand fils de pute !

Rédacteur: Julien Védrenne jeudi 06 mars 2014
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page