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Tueur de série
On comprend l'avantage certain de ce gros pavé, du moins pour l'éditeur : il allège le budget d'une traduction... Car on retrouve là tous les tropes du thriller industriel version serial-killer tel qu'en rêve le cinéma. A-t-on droit à un tueur diabolique, implacable et tout et tout ? Coché. Se donne-t-il une apparence effrayante à la "Saw" ? Coché. La caméra qu'il porte au-dessus d'un masque lui vaut le surnom de Cyclope (et son utilisation des médias évoque l'assez idéologiquement répugnant 15 minutes). Son plan est-il tortueux à souhait avec des indices cachés sous forme de signe de piste ? Coché. Les meurtres sont-ils sadiques et horribles à souhait ? Coché. Même si l'auteur ne nous inflige pas les tortures de ses victimes, se contentant de les suggérer (ce qui ne lui évitera sans doute pas l'habituel procès d'intention des âmes soucieuses de moralité...). Et comme souvent, une fois révélé, le mobile s'avère un brin capillotracté par rapport aux efforts déployés. Bref, à peu près toutes les recettes du genre restituées telles quelles, le roman est paré pour les têtes de gondole histoire de pomper des parts de marché à Maxime Chattam. D'un thriller industriel, on ne demande pas l'originalité, mais l'efficacité et, pas de doutes, celui-ci est usiné avec la clarté du premier de sa classe de creative writing, une maîtrise impressionnante et un sens de l'atmosphère qui donne à croire qu'un auteur chevronné se cache derrière un pseudo... Donc, pour peu qu'on n'y cherche pas plus que ce qui est proposé (c'est aussi ça le roman populaire), on peut en tenter la lecture au hasard d'un voyage en avion. Selon la phrase consacrée, pour la fraîcheur et l'originalité, il faudra lorgner la petite pile bien cachée au fond à droite où on cache les éditeurs genre Kyklos, Asphalte, Wombat ou Riez qui, Ô horreur ! tentent d'innover et de faire bouger les lignes...
Citation
Il sentait qu'il pourrait percevoir la logique du Cyclope, la faire sienne pour le devancer. C'était effrayant et tentant à la fois, car plonger dans les ténèbres était toujours plus facile que d'en ressortir